Comment faire sa place parmi les grands quand on est un petit producteur de champignons gastronomiques ? On s’ingénie à trouver des moyens de réduire ses coûts au maximum pour les concurrencer sur leur terrain.
C’est ce que la petite entreprise Aux Champs-Mignons s’est employée à faire depuis sa création en 2006. Sa principale activité est la culture et la transformation du pleurote. Elle en produit actuellement entre 150 et 200 kg par semaine dans une première salle qui n’est pas utilisée à pleine capacité. Dès qu’elle le sera, la production passera à 2 tonnes par semaine.
Ce type de culture est particulièrement exigeant en termes de maintien des niveaux d’humidité et de température favorables à son développement. Une fois l’inoculation effectuée, le succès de la culture repose en effet entièrement sur les conditions atmosphériques dans lesquelles pousse le pleurote.
« Pour cultiver des champignons, il faut changer l’air complètement quatre fois par heure, explique Denis Campagna, copropriétaire avec sa conjointe Lise-Amélie Roy, de la champignonnière de Magog. Cela équivaut à chauffer l’extérieur. Ça coûte cher. »
Ainsi, la facture d’électricité pour chauffer, ventiler et rafraîchir l’air ambiant constitue une importante dépense. Pour la réduire, la jeune entreprise s’est équipée d’appareils éco-énergétiques, pour lesquels elle a pu profiter de deux subventions.
La première a été consentie par Hydro-Québec pour la mise en place d’un système géothermique, et la deuxième par le Programme d’encouragement aux systèmes d’énergies renouvelables de Ressources naturelles Canada pour l’installation d’un mur solaire.Un système de régulation et un échangeur d’air à roue thermique ont également été ajoutés. Résultat : le bâtiment qui sert à la culture des pleurotes a vu sa consommation d’électricité diminuer de 80,3%.
« Les périodes de pointe demeurent toujours l’été et l’hiver, car le ventilateur fonctionne en continu, mais, désormais, ma facture d’électricité représente la consommation pendant la nuit et les jours sans soleil, poursuit M. Campagna. »
L’entreprise caresse des projets d’expansion et aimerait continuer à diminuer ses coûts de chauffage avec un projet utilisant la biomasse. « Avec l’aménagement d’une deuxième salle, la production hebdomadaire pourrait passer à 4 tonnes, ajoute Lise-Amélie Roy. Mais avant d’agrandir et d’augmenter la production, il nous faut trouver des marchés pour exporter. »
Aux Champs-Mignons s’est tout récemment associé à un distributeur de légumes biologiques qui fait déjà affaires avec Sobey’s. Ce distributeur a accès aux quais de réception de Sobey’s en raison de la taille de son véhicule. Un petit livreur fait la navette entre la champignonnière et ce distributeur, ce qui permet au producteur d’ajuster le volume de livraisons aux commandes, ce qui n’était pas le cas auparavant, diminuant d’autant ses coûts de livraison.