Liberté brasse l’idée d’offrir les produits les plus naturels possible. Dans ses pots de yogourt, la liste d’ingrédients exclut tout additif ou gélatine. L’idée de diminuer son empreinte écologique allait donc de soit, en plus de permettre à l’entreprise d’économiser des milliers de dollars chaque année.
Lorsque Liberté a lancé son plan de développement durable, la PME a avant tout misé sur le recyclage ainsi que sur la diminution de l’impact écologique du transport et de la fabrication de ses contenants. Si certaines mesures d’efficacité énergétique ont été mises en place au fil du temps, le déménagement du siège social de l’entreprise a été l’occasion d’aller plus loin sur cette voie.
L’idée? Utiliser le froid hivernal et la chaleur dégagée par les réfrigérateurs pour diminuer la consommation énergétique. Déjà, les retombées de ce projet mis sur pied en 2009 et évalué à 200 000$ se font sentir. « Cela nous a permis de réduire notre facture de 40 000$ par année, soit l’équivalent de 20 % du budget en gaz naturel et en électricité», explique Dominic D’Amours, directeur du développement durable.
Déménagement économique
« Nous avions déjà fait l’analyse de l’efficacité énergétique de notre siège social, situé à Candiac. Mais quand nous avons décidé de déménager à Saint-Hubert, cela nous a donné l’occasion de mettre en pratique ces idées. Nous avons dû refaire l’exercice sur le nouveau bâtiment et ajuster nos plans », ajoute-t-il.
D’un côté, Liberté mise donc sur la réfrigération naturelle pour entreposer ses pots de yogourt à la température idéale, soit quatre degrés Celsius, avant qu’ils ne soient redistribués. « Dès que le mercure descend sous les deux degrés, nous pouvons utiliser l’air extérieur comme réfrigération naturelle », explique Dominic D’amours.
Lorsque le mercure plonge sous zéro, des dispositifs permettent de contrôler la quantité d’air extérieur entrant dans le système de réfrigération. « L’air froid passe par un mélangeur d’air qui nous permet d’atteindre la température exacte avant d’être expulsé dans l’entrepôt réfrigéré », décrit le directeur. Cela permet d’éviter aux pots de yogourts situés près des bouches d’air de geler et d’ainsi perdre leur consistance crémeuse.
Des bureaux chauffés naturellement
L’autre réfrigérateur, qui permet de faire passer la température des produits de 20 degrés à 4 degrés, fonctionne quant à lui été comme hiver. La chaleur dégagée par la réfrigération est ensuite redistribuée dans les bureaux. « Grâce à un système d’échangeur de chaleur, l’air chaud n’est plus simplement dispersé dans l’air ambiant. Il est mis entre en contact avec un fluide qui se réchauffe et qui est ensuite redirigé vers les bureaux, permettant ainsi de chauffer ces espaces.»
D’autres économies à prévoir
Le siège social de Saint-Hubert n’est pas le seul à bénéficier de cette technologie. Certaines mesures ont également été prises pour refroidir les produits à l’usine de transformation de Brossard, et d’autres pourraient être mises en place au cours des années qui viennent. « Nous travaillons également à diminuer les pertes de lait lors de la transformation, afin d’être plus rentables et de diminuer notre impact environnemental », dit M. D’Amours.
Liberté a mis sur pied de nouvelles procédures de contrôle, en analysant le pourcentage de gras et de protéine des produits, plutôt que le volume, explique le directeur. « Cela nous permet d’avoir une idée plus précise des pertes. »
Autre changement : le suivi plus serré des quantités de yogourt dans chaque pot et des modifications moins fréquentes sur les lignes de production. En six mois seulement, ces mesures auront permis de réduire du quart les pertes à l’usine de Brossard.
Implantée au Québec, en Ontario et en Colombie-Britannique, la PME fondée en 1928 compte aujourd’hui 500 employés au Canada, dont 300 au Québec. Près de 95 % de ses produits laitiers sont vendus au pays et 5 % sont destinés au marché américain. « Nous ne disposons pas d’un budget aussi important que d’autres, indique Dominic D’Amours. Mais nous tentons d’investir en développement durable à la hauteur de nos moyens. »