Dans le commerce de détail, un système qui fournit des statistiques quotidiennes sur les ventes de chacun des secteurs de tous les magasins d'une chaîne n'a rien de révolutionnaire. Mais dans le domaine de l'éducation, c'est une autre histoire !
Lorsqu'il est revenu au Québec après un séjour en Ontario, Rémi Asselin s'est rendu compte qu'il n'existait ici aucun système pour gérer la réussite scolaire, contrairement à ce qui a cours dans la province voisine. Grâce à l'aide financière et technique de Microsoft, le directeur du service des ressources informatiques de la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSMB) s'est attelé à la tâche.
En mai 2008, son système était implanté dans sa commission scolaire. "Il s'agit en fait d'un entrepôt de données ; c'est banal dans certains secteurs, mais en éducation, c'est avant-gardiste", explique M. Asselin. Le système comprend de nombreuses données sur chaque élève de la commission scolaire : les résultats scolaires, l'absentéisme, l'âge, le sexe, le redoublement de classe, la langue parlée à la maison, le recours à de l'aide spécialisée.
De plus, le système fournit les résultats par classe, par niveau et par école. "On peut savoir comment réussissent au secondaire les élèves issus de la même école primaire, dit M. Asselin. Par conséquent, on peut déterminer de quelles écoles primaires viennent les élèves qui réussissent le mieux au secondaire. D'après cela, on peut observer les pratiques gagnantes de ces écoles pour en faire profiter les autres."
Des données pour évaluer les professeurs
Quand on lui demande si ce système peut évaluer les professeurs, M. Asselin rougit : "Les données sont dans le système, mais ce n'est pas le but." Par contre, il serait possible de suivre jusqu'à la fin du secondaire les élèves de chaque professeur pour savoir comment ils s'en tirent. Les professeurs n'ont pas accès à cette base de données.
Avec ses 45 000 élèves de l'ouest de l'île de Montréal, Marguerite-Bourgeois est la deuxième plus importante commission scolaire du Québec, après la Commission scolaire de Montréal.
La CSMB a vendu son logiciel à la Société de gestion du réseau informatique des commissions scolaires (GRICS) en septembre 2008, qui l'a implanté depuis dans une cinquantaine des 72 commissions scolaires du Québec. "GRICS a ajouté les centres de formation pour adulte à notre système ainsi que des données financières sur les écoles", explique M. Asselin. On peut ainsi comparer le coût de l'éducation dans une école par rapport à celui d'une autre. Et la Société GRICS ajoutera bientôt des données sur les ressources humaines. Ce qui permettra, par exemple, de savoir si l'absentéisme des enseignants a une incidence sur la réussite scolaire.