La Bourse de New York se repliait nettement vendredi à la mi-séance, les investisseurs se montrant déçus des résultats du G20 et nerveux face à la crise politique grecque: le Dow Jones perdait 1,31% et le Nasdaq 0,90%.
Vers 12H15 GMT, le Dow Jones Industrial Average reculait de 157,31 points à 11.887,16 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 24,35 points à 2.673,62 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 cédait 1,29% (16,32 points) à 1.244,83 points.
Jeudi, Wall Street avait fini en hausse, soulagée de voir le gouvernement grec prêt à abandonner son projet de référendum et la Banque centrale européenne baisser ses taux face à la crise: le Dow Jones avait gagné 1,76%, le Nasdaq 2,20% et le S&P 500 1,88%.
L'économie américaine a créé 80.000 emplois de plus qu'elle n'en a détruit en octobre, un chiffre deux fois moins élevé qu'en septembre et légèrement inférieur aux espérances des économistes.
Cette déception était atténuée par une révision à la hausse des embauches de septembre et surtout une diminution, totalement inattendue, du taux de chômage, qui revient à 9%.
Mais "la baisse du marché n'est pas liée à l'emploi, mais au G20. C'est un problème de confiance, pas économique", a commenté Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.
Jeudi, "on avait l'impression d'un front unifié" face à la crise grecque, et ce vendredi, "on revient aux mêmes désaccords", a-t-il ajouté.
Les grandes puissances se sont engagées à "faire en sorte que des ressources supplémentaires puissent être mobilisées rapidement" par le FMI, mais plusieurs pays se sont montrés réticents à graver un chiffre dans le marbre. La chancelière allemande Angela Merkel a reconnu que "pratiquement aucun des pays présents" n'avait encore "annoncé vouloir participer" au fonds de secours de la zone euro.
La pression s'est par ailleurs accentuée sur l'Italie, placée sous surveillance du FMI et dont les taux des obligations publiques à 10 ans ont atteint un record, signe de la méfiance du marché.
En Grèce, le ministre des Finances Evangélos Vénizélos a officialisé la décision d'Athènes de renoncer à son projet de référendum sur ce plan, qui prévoit l'abandon par les banques d'une partie de la dette du pays.
Mais le gouvernement devait se soumettre vendredi soir à un vote de confiance au Parlement, en pleine crise politique.
"L'un des facteurs essentiels de cette semaine volatile, l'appel au référendum sur le plan de sauvetage, a disparu, mais l'incertitude persiste sur l'avenir du pays au sein de la zone euro et celui du Premier ministre Georges Papandréou", a estimé Karee Venema, de Schaeffer's Investment.
Du côté des valeurs, la séance était marquée par l'entrée sur le Nasdaq du site de bonnes affaires Groupon, qui s'envolait de 38,35% à 27,67 dollars. L'opération permet à la société de lever 700 millions de dollars et la valorise plus de 12 milliards de dollars.
L'assureur AIG chutait de 4,63% à 23,49 dollars. Il a publié une perte trimestrielle de 4,1 milliards de dollars, plus forte qu'anticipé. Le réseau social LinkedIn, qui a également enregistré des pertes et va mettre de nouvelles actions sur le marché, plongeait de 8,15% à 80,37 dollars.
La chaîne de cafés Starbucks (+7,34% à 44,44 dollars) a annoncé des ventes trimestrielles record, une augmentation de son dividende et des rachats de ses propres actions.
AMD abandonnait 1,75% à 5,63 dollars. Le fabricant de microprocesseurs AMD va supprimer 10% de ses effectifs mondiaux, soit environ 1.400 postes, dans le cadre d'une restructuration destinée à réduire les coûts.
Pepsico perdait 1,59% à 61,80 dollars. Le groupe d'alimentation a conclu une "alliance stratégique" avec le groupe Tingyi Holding, l'un des grands de l'alimentation en Chine.
Les indices boursiers Standard & Poor's et Dow Jones vont être réunis au sein d'une société de gestion unique, contrôlée par l'éditeur américain McGraw-Hill (+0,29% à 42,17 dollars). L'opérateur de marché Chicago Mercantile Exchange (+0,11% à 268,85 dollars), qui contrôle actuellement les indices Dow Jones, détiendra 24,4% de la société.
Le marché obligataire évoluait sans grand changement. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans s'établissait à 2,054% contre 2,066% jeudi soir, et celui à 30 ans à 3,118% contre 3,119% la veille.