Les deux principales places boursières nord-américaines ont terminé leur séance en nette baisse ce mercredi, les investisseur se montant inquiet de la crise dans la zone euro et de la tension qui perdure en Iran.
L'indice S&P/TSX de la Bourse de Toronto a fini la séance avec un recul de 198,26 points, ou de 1,66%, à 11 728.
Plus au sud, à la Bourse de New York, le S&P500 a décliné de 1,25% pour s'établir à 1 249 points, le Dow Jones a perdu 1,14% à 12 151 points, et le Nasdaq a glissé de 1,34% à 2 590.
Le marché a baissé dans "un volume d'échanges incroyablement faible", même pas équivalent à la moitié du nombre d'actions habituellement échangé, a relevé Marc Pado, de Cantor Fitzgerald. "C'est la même chose depuis le mois d'août, on suit la direction de l'euro et on oublie les fondamentaux. C'est décevant", a poursuivi l'analyste cité par l'AFP.
La monnaie unique européenne a brutalement décroché au moment de l'ouverture de Wall Street, plongeant à son plus bas niveau depuis près d'un an face au dollar, sous le seuil de 1,30$US.
L'Italie ne suffit pas
Cette chute est intervenue malgré une émission de dette réussie en Italie, où le Trésor a placé pour 9 milliards d'euros de titres sur six mois à un taux de 3,251%, deux fois plus faible que lors d'une opération similaire de fin novembre.
Mais les investisseurs restent nerveux avant un nouvel emprunt italien jeudi, sur des maturités plus longues, une opération jugée plus sensible, a noté Marc Pado.
Ils s'inquiètent par ailleurs de voir que le bilan financier de la Banque centrale européenne (qui comprend la totalité de ses encours) a atteint un record, à 2.733 milliards d'euros, alors que l'institution "tente de juguler la crise de la dette", a constaté Scott Marcouiller, de Wells Fargo Advisors.
Cette taille gigantesque suggère selon certains analystes que l'institution de Francfort se trouve contrainte d'injecter de plus en plus de fonds dans le système financier, et qu'elle pourrait se trouver à court de munitions si la crise perdurait.
Cette taille gigantesque suggère selon certains analystes que l'institution de Francfort se trouve contrainte d'injecter de plus en plus de fonds dans le système financier, et qu'elle pourrait se trouver à court de munitions si la crise perdurait.
Les valeurs bancaires, sensibles à la situation européenne, se sont trouvées sous pression. Bank of America a lâché 3,56%, JPMorgan Chase 1,15%.
La banque d'investissement Morgan Stanley a perdu 2,55% à 14,90 dollars. Après avoir annoncé il y a près de deux semaines la suppression de 1.600 emplois au niveau mondial, elle a précisé que 580 de ces postes seraient supprimés dans la ville de New York.
Citigroup (-2,86% à 26,13 dollars) a conclu un accord en vue de vendre sa banque de détail belge Citibank Belgium, qui compte près de 200 points de vente, à Crédit Mutuel Nord Europe.
Le secteur énergétique s'est orienté à la baisse alors que les cours du brut se sont repliés après six séances de suite de hausse à New York. Chevron a cédé 1,87% et ExxonMobil 1,29%.
Le groupe de défense Lockheed Martin a abandonné 0,47% à 80,94 dollars. Il a remporté un contrat pluriannuel accordé par la Fondation nationale des sciences américaine (NSF) pour la fourniture de divers services devant servir à l'exploration de l'Antarctique. La commande représentera 2 milliards de dollars si toutes les options sont exercées.
Le groupe de presse New York Times a reculé de 1,16% à 7,67 dollars. Il a va vendre son activité de "médias régionaux", regroupant 16 journaux locaux, ainsi que diverses autres activités d'édition, au groupe Halifax Media Holdings pour 143 millions de dollars.
Dans le secteur minier, le producteur de terres rares MolyCorp s'est effondré de 14,14% à 24,04 dollars, les analystes de JPMorgan ayant réduit leurs prévisions financières pour le groupe et leur objectif de cours sur le titre à 39 dollars.
Le marché obligataire a profité des inquiétudes des investisseurs. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 1,908% contre 2,009% mardi soir, et celui à 30 ans à 2,897% contre 3,039% la veille.