Le dollar canadien progresse légèrement ce lundi face au billet vert dans un marché rassuré par l'absence d'escalade militaire en Syrie. Mais notre devise profite aussi d’un tweet de Donald Trump accusant la Chine et la Russie de dévaluation monétaire.
Vers 11h, le huard flirtait avec le 80 cents $US.
Malgré un rebond des ventes au détail aux États-Unis en mars de 0,6%, contre 0,4% attendu, le dollar américain n'a pas semblé profiter de ces données meilleures qu'attendu.
La monnaie nationale américaine pouvait être pénalisée par ce récent gazouillis du président accusant ses homologues russe et chinois de «jouer le jeu de la dévaluation».
«Implicitement, cela illustre le désir de l'administration d'un dollar faible et ces attentes pourraient s'enraciner durablement dans le marché», a signalé Viraj Patel, analyste pour ING.
Alors que les cambistes essaient toujours de déterminer à quelle vitesse la banque centrale américaine relèvera ses taux, cet appel de Donald Trump ne devrait pas leur faciliter la tâche.
Actuellement, les investisseurs hésitent entre trois et quatre relèvements de taux en 2018. Chaque hausse rend le dollar plus rémunérateur et donc plus attractif, ce qui a pour effet de faire monter le cours de la devise américaine.
Pour Jasper Lawler, analyste chez London Capital Group, «la géopolitique devrait rester à l'ordre du jour cette semaine», notamment sur le dossier sino-américain où «la situation demeure tendue et pourrait se dégrader rapidement».
Depuis plusieurs semaines, les deux pays se sont lancés dans un bras de fer commercial, se menaçant mutuellement à plusieurs reprises d'instaurer des taxes douanières sur les importations. Si les menaces venaient à se concrétiser, cela pourrait avoir des effets importants sur la croissance économique mondiale.
Écouter: Et si Trump avait raison?
Par ailleurs, les marchés semblaient rassurés après les frappes occidentales en Syrie de ce week-end, celles-ci ayant peu de chances d'engendrer d'escalade militaire avec les alliés de Damas.
Selon Lee Hardman, analyste pour MUFG, «la réponse militaire était largement en ligne avec les attentes».
Dans la nuit de vendredi à samedi, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni ont frappé des sites militaires et des centres de recherche du régime syrien, sans qu'aucune perte humaine ne soit à déplorer.