New York et Toronto ont perdu leur synchronisme aujourd’hui, empruntant des directions opposées. Toronto a bien réagi à la décision de la Banque centrale américaine (Fed) de soutenir la croissance économique. Mais les investisseurs américains l’ont vu autrement. La fin de l’année approche et, avec elle, l’échéance pour que la Maison blanche et les républicains arrivent à un accord sur le budget.
La bourse de Toronto a fait des gains en fin de journée. L'indice S&P/TSX a gagné 70,74 points à 12 353,09.
Wall Street a fini légèrement dans le rouge : le Dow Jones a cédé 0,02% et le Nasdaq 0,28%.
Selon les résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a abandonné 2,99 points à 13.245,45 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 8,49 points à 3.013,81 points.
L'indice élargi Standard and Poor's 500 a grappillé 0,04% (+0,64 point) à 1.428,48 points.
La place new-yorkaise a terminé proche de l'équilibre une séance en dents de scie, entièrement tournée vers le réunion de politique monétaire de la Fed et les prévisions économiques de la banque centrale américaine et de son président Ben Bernanke.
Peu après la mi-séance, l'annonce du lancement en janvier d'une opération de rachats d'obligations d'Etat au rythme de 45 milliards de dollars par mois et du maintien du maintien du taux directeur de l'institution entre 0 et 0,25%, avait hissé le marché nettement dans le vert.
Ces mesures répondaient en effet aux attentes des courtiers pour soutenir l'économie, selon les experts de Briefing.com.
Cependant, les indices ont effacé leurs gains au fil de la conférence de presse de M. Bernanke, qui a exhorté les élus américains à parvenir "rapidement" à un accord permettant de rééquilibrer le budget du pays sans interrompre la reprise économique.
D'autre part, la banque centrale a légèrement abaissé mercredi sa prévision de croissance pour les Etats-Unis en 2013, prévoyant une hausse du PIB entre 2,3 et 3,0% sur un an au quatrième trimestre 2013 contre une fourchette comprise entre 2,5 et 3,0% auparavant.
Pour Michael James, de Wedbush Securities, les commentaires de M. Bernanke n'étaient "pas nouveaux". Ils ont été utilisés par les courtiers comme "prétextes pour vendre" et engranger des bénéfices avant la fin de l'année, après plusieurs séances de nette hausse du marché.
"Nous nous approchons de la fin de l'année, les volumes d'échanges sont faibles, et cela rend le marché plus volatil" et plus nerveux, a-t-il ajouté.
"Beaucoup hésitent à prendre des risques" en ce moment, selon lui, dans le contexte notamment de la menace d'un "mur budgétaire" aux Etats-Unis, une cure d'austérité forcée en cas de blocage politique sur le budget à Washington.
Le marché a ainsi accueilli avec inquiétude des commentaires d'élus républicains du Congrès américain peu encourageants sur l'avancement des discussions budgétaires.
Le marché obligataire a terminé en net recul. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a avancé à 1,697% contre 1,649% mardi et celui à 30 ans à 2,897% contre 2,837%.