Les investisseurs sont demeurés relativement impassibles face à la paralysie de l’État américain au cours de la dernière semaine, comme le démontre le faible recul des indices (le Dow Jones a cédé 1,2% et le S&P 500, 0,7%. Le Nasdaq a pris 0,7%).
La vapeur pourrait toutefois se renverser rapidement. L’entêtement de politiciens radicaux pourrait entraîner des conséquences fâcheuses pour les marchés financiers dans leur ensemble.
Sur le front des entreprises, Groupe Jean Coutu est particulièrement à suivre.
La chaîne de pharmacies va dévoiler ses résultats du deuxième trimestre de l’exercice 2014 mercredi.
La croissance du détaillant de Longueuil s’annonce relativement faible. Vishald Shreedar, de la Financière Banque Nationale, prévoit un bénéfice net de 52,6 M$, soit une hausse de 5,2% sur le même trimestre de l’an dernier.
Par action, M. Shreedar vise un profit de 0,25$, tout comme l’ensemble des analystes. Ce serait une hausse de 8,7% par rapport au même trimestre de l’an dernier. Le bénéfice par action est rehaussé par les rachats d’actions que Jean Coutu effectue.
L’analyste de la Financière prévoit par ailleurs une croissance de 0,5% des ventes comparables, soit celles des établissements ouverts depuis un an, comparativement à une croissance de 2,6% l’an dernier à la même période.
Les revenus totaux devraient pour leur part croître de 2,8% à 677,2 M$, grâce entre autres à la croissance des produits génériques maisons de marque Pro Doc et aux améliorations apportées à la section avant des magasins. La pénétration accrue des médicaments génériques (toutes marques confondues) qui se vendent à prix moindres que les médicaments d’origine nuit cependant à la croissance des revenus, note M. Shreedar.
Le bilan du détaillant est solide. La société possède près de 500M$ de liquidités nettes, qui lui permettent de réaliser une acquisition, racheter une quantité importante d’actions ou de relever son dividende. Il sera intéressant d’entendre les commentaires de la direction à propos de sa situation financière.
Surprise positive d’Exfo? Le fournisseur de tests pour les réseaux optiques Exfo va dévoiler ses résultats du quatrième trimestre 2013 après la clôture des Bourses mardi.
Les analystes prévoient dans l’ensemble des revenus de 60,9 M$ US, soit une croissance de 7% par rapport au même trimestre il y a un an.
Les analystes visent par ailleurs un bénéfice de 0,05$ US par action.
Thanos Moschopoulos, analyste de BMO Marchés des capitaux, croit que la direction de la société de Québec a fourni des prévisions prudentes pour le trimestre.
C’est compréhensible. Germain Lamonde, PDG d’Exfo, préfère certainement répondre aux attentes ou même dépasser les prévisions modestes plutôt que de décevoir comme cela a été le cas au trimestre précédent.
Il faudra surveiller de près les prévisions du premier trimestre de l’exercice 2014. Les analystes visent en moyenne des revenus de 63,5 M$ US.
Colabor: objectif liquidités
Les résultats du distributeur alimentaire Groupe Colabor méritent aussi l’attention des investisseurs, après que celui-ci ait réduit son dividende trimestriel des deux tiers à 0,06$ par action au deuxième trimestre.
La société de Boucherville fera connaître ses résultats du troisième trimestre vendredi. Mark Neville, de Scotia Capitaux, prévoit que le distributeur livrera un bénéfice de 0,11$ par action. L’an dernier, Colabor avait dégagé un bénéfice de 0,13$ l’action.
Même si elle procure un rendement annuel de 5,5% à son cours actuel, l’action du distributeur alimentaire n’est plus considérée comme un titre de «dividende».
Pour regagner l’appui des investisseurs, Colabor doit miser sur l’efficacité de ses activités en dégageant des flux monétaires croissants.
La société vise par ailleurs profiter des liquidités que dégage ses activités pour rembourser une partie de sa dette afin d’atteindre un ratio dette/bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 2,7 fois à la fin de l’exercice 2014.
Comme le titre a perdu près de la moitié de sa valeur en un an, toute surprise positive pourrait lui donner un nouveau souffle en Bourse.
Cela dit, Colabor doit se battre avec une concurrence très féroce. La relance est loin d’être acquise.