C’est un vent de panique qui souffle depuis ce matin sur les places financières européennes. Milan dégringole de 4%, Madrid perd plus de 3%, et les banques sont les plus touchées par le phénomène
Ainsi, l'indice vedette de la Bourse de Milan, le FTSE Mib, lâchait en début d’après-midi 4,32%, à 18 226 points.
Intesa Sanpaolo et UniCredit, les deux plus grandes banques d’Italie, se sont effondrées respectivement de 8,46%, à 1,514 euro, et de 5,93%, à 1,159 euro, et ce malgré l'adoption par l'autorité boursière milanaise d'une mesure pour encadrer les ventes à découvert des actions et limiter la volatilité et la spéculation. Parmi les autres valeurs bancaires, Banca Popolare di Milano a lâché 6,52%, à 1,433 euro, Mediobanca 5,21%, à 6,09 euros, et Banco Popolare 4,65%, à 1,354 euro.
D’autres secteurs sont également touchés, Telecom Italia chutant de 5,66% à 0,83 euro et le groupe automobile Fiat de 5,38% à 6,855 euros.
Vendredi dernier, la Bourse de Milan avait déjà chuté de 3,47% en raison d'un effondrement des valeurs bancaires.
Comment expliquer ce qui se passe en Italie? C’est que les investisseurs sont très inquiets d'une contagion d’un défaut de paiement de la Grèce à l'Italie. En conséquence, les taux obligataires italiens, qui avaient grimpé parallèlement à des taux record vendredi, ont continué de progresser pour atteindre aujourd’hui des sommets jamais enregistrés depuis la création de la zone euro.
Signe de l'inquiétude croissante des dirigeants européens : la chancelière allemande Angela Merkel a pris l'initiative inhabituelle de téléphoner au chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, pour lui demander une adoption rapide par le parlement du plan d'austérité approuvé le 30 juin par le gouvernement afin de rassurer les marchés…
C’est bien simple, l'anxiété est de mise partout en Europe, avec un indice Stoxx des valeurs bancaires européennes en recul de 2,49%. En Suisse, CS a reculé en journée de 3,5%, UBS de 2,5% et Julius Bär de 2,8%. À Paris, la Société Générale et le Crédit Agricole ont perdu quelque 5%, à leur plus bas niveau depuis six mois, et la banque franco-belge Dexia a chuté de 6% franchissant un plus bas depuis un an. En Espagne, Santander a cédé 3%, soit une chute de 10% en cinq séances.
Le hic? Les difficultés apparentes pour mettre en place un second plan de soutien financier à la Grèce, les Européens n'arrivant toujours pas à se mettre d'accord sur la contribution des créanciers privés du pays (banques, compagnies d'assurance et fonds de pension).
«Le plan français de contribution volontaire des créanciers privés ne semble plus être la solution qui a les faveurs des Européens. Une solution allemande de défaut partiel de la Grèce tient maintenant la corde», une hypothèse que redoute les investisseurs et qui fragilise les banques, commentent François Duhen et Benoît Rodriguez, stratégistes au Crédit Mutuel-CIC.
Les dirigeants européens semblaient avoir reporté à septembre toute décision précise sur le second plan grec, mais la pression des marchés les forcent à presser le pas. Ils doivemnt se réunir en urgence aujourd’hui-même à Bruxelles pour tenter de sortir de l'impasse…
Avec AFP.