Les marchés boursiers nord-américains pointaient en territoire positif à la mi-séance, encouragés par de bons indicateurs aux États-Unis.
À Toronto, l’indice S&P/TSX avait gagné 34 points à 12h00, pour s’élever à 14 368 points. Si les marchés boursiers semblent peu ébranlés par la perspective d’un hausse des taux aux États-Unis, cette annonce n’est pas sans impact sur le huard, qui vole à son plus bas niveau depuis cinq ans, à 0,889 $ US.
Aux États-Unis, le Dow Jones Industrial Average progressait de 60,72 points, à 16 282,89 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 6,80 points à 4 314,40 points.
Le S&P 500 avançait de 0,28% (+5,12 points) à 1 865,89 points.
Les indices, qui avaient débuté la séance en baisse, sont passés dans le vert après la publication de données encourageantes sur l'économie des États-Unis.
L'indice composite des indicateurs économiques américains a d'une part augmenté en février, un peu plus qu'escompté par les économistes. Surtout, l'activité manufacturière de la région de Philadelphie (nord-est des États-Unis) a rebondi beaucoup plus que prévu en mars.
Sur le front de l'emploi, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont augmenté moins que prévu pour la semaine close le 15 mars.
Seule petite ombre au tableau: les ventes de logements anciens aux États-Unis ont légèrement reculé en février.
Pour Sam Stovall, de S&P Capital IQ, les investisseurs sont aussi revenus sur leur réaction initiale à des commentaires de la présidente de la banque centrale américaine (Fed), "interprétés trop littéralement par les courtiers" selon lui.
Lors de sa première conférence de presse à la tête de l'institution, Janet Yellen a en effet indiqué mercredi qu'il pourrait être nécessaire de remonter les taux d'intérêt "environ six mois" après la fin des dernières injections de liquidités de la Fed dans le système financier.
Selon ce que décide l'institution sur le rythme du ralentissement de ce soutien monétaire, cela pourrait signifier que la hausse des taux interviendrait dès avril 2015, soit plus tôt qu'anticipé par certains observateurs.
"Le marché semble avoir complètement occulté le fait que (Mme Yellen) a souligné que cette action dépendrait de l'environnement économique", relevait Patrick O'Hare de Briefing.com. "Le marché a juste entendu +six mois+ et s'est emballé" en faisant reculer nettement les indices.
Des taux d'intérêt plus élevés tendent à peser sur l'appétit des courtiers pour les actions car il renchérit le coût du crédit et rend plus attractifs les produits d'investissement à revenu fixe.
Marché nerveux
"Même si les indicateurs reflètent une croissance de l'économie, cette dernière reste faible", soulignait par ailleurs Sam Stovall. "La Fed se tirerait une balle dans le pied si elle relevait trop tôt les taux d'intérêt."
Par ailleurs, "il ne faut pas oublier que la hausse des taux d'intérêt en soi n'est pas une mauvaise chose", ajoutait le spécialiste. "Historiquement, le marché progresse pendant les périodes de hausse de taux d'intérêt, tant que ces derniers ne dépassent pas un certain seuil", rappelait-il.
Pour Mace Blicksilver de Marblehead Asset Management, la réaction du marché reflète surtout "une certaine nervosité".
"On est proche des niveaux record, les indices ont beaucoup progressé lundi et mardi sans justification particulière, il suffisait de pas grand-chose pour effacer les gains du début de la semaine", estimait-il.
Sur le front des valeurs, Hewlett-Packard montait de 1,72% à 32,16 dollars après avoir annoncé une hausse de son dividende de 10,2%.
Le secteur bancaire était en grande forme: Bank of America gagnait 1,83% à 17,76 dollars, Citigroup 2,07% à 49,95 dollars, JPMorgan 2,45% à 59,73 dollars, Morgan Stanley 2,01% à 32,45 dollars et Goldman Sachs 0,46% à 168,95 dollars.
Pfizer progressait de 0,61% à 31,91 dollar. Le groupe pharmaceutique a reçu une autorisation spéciale de l'autorité américaine des médicaments pour un vaccin destiné à combattre une forme spécifique du méningocoque.
La chaîne de magasins de prêt à porter Guess chutait de 5,00% à 27,32 dollars après avoir fait part de prévisions inférieures aux attentes du marché.
L'équipementier sportif Nike devait publier ses résultats après la clôture (-0,58% à 78,59 dollars).
Le marché obligataire, qui avait fortement baissé mercredi, repartait de l'avant. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans reculait à 2,766% contre 2,772% mercredi soir, et celui à 30 ans à 3,639% contre 3,670% à la précédente clôture.