Les Bourses nord-américaines ont été frappées par l’annonce surprise du recul de l’activité économique aux Etats-Unis. Résultats : les investisseurs battent en retraite.
C’est le cas particulièrement de ceux qui avaient placé leurs billes dans Research In Motion, maintenant BlackBerry. L’entreprise a dévoilé sa nouvelle plateforme mais n’a pas su surprendre. Le titre a perdu près de 12 %.
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La Bourse de Toronto a suivi, entrainée par le secteur des technologies. L’indice S&P/TSX a largué 36 points pour terminer la séance à 12 794 points.
Wall Street est redescendu du sommet touché la veille. Le Dow Jones Industrial Average, qui avait atteint mardi son plus haut niveau depuis octobre 2007, a reculé de 44 00 points à 13 910,42 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 11,35 points à 3 142,31 points.
L'indice élargi Standard and Poor's 500 a lâché 0,39% (-5,88 points) à 1.501,96 points.
Le marché "est sur une pente ascendante depuis le mois dernier et les investisseurs reprennent un peu leur souffle", selon Art Hogan, de Lazard Capital Market.
L'annonce dans la matinée d'un léger fléchissement du produit intérieur brut du pays (-0,1%) au quatrième trimestre, malgré une accélération de la croissance sur l'ensemble de l'année 2012, a participé à ce recul.
Cette première estimation du gouvernement "est beaucoup plus faible qu'attendu", a remarqué M. Hogan.
Toutefois la réaction du marché est restée mesurée car "les investisseurs considèrent que cette estimation va être révisée à la hausse plus tard", selon Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.
L'annonce de ce recul de la croissance au dernier trimestre est aussi "atténuée par le fait que le marché comprend que cette baisse est liée à une diminution de la production stockée et à une contraction des dépenses gouvernementales", a souligné Patrick O'Hare, de Briefing.com.
La banque centrale des Etats-Unis (Fed) a d'ailleurs pris note mercredi, sans s'en inquiéter, de cette stagnation de la croissance économique aux Etats-Unis, l'imputant en grande partie à des "perturbations d'ordre météorologique et d'autres facteurs à caractère passager", selon un communiqué du Comité de politique monétaire de l'institution (FOMC).
La Fed a par ailleurs maintenu l'ensemble de ses mesures d'exception destinées à soutenir la reprise, maintenant son taux directeur quasi nul et ses rachats d'actifs financiers à hauteur de 85 milliards de dollars chaque mois.
"Rien n'a vraiment changé et c'était attendu par le marché", a remarqué M. Hogan.
Le marché obligataire s'est affiché à la baisse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a grimpé à 2,006% contre 1,988% mardi soir et celui à 30 ans à 3,196% contre 3,168%.