Après avoir démarré l’année avec fracas, hier, les Bourses nord-américaines ont montré des signes d’essoufflement aujourd’hui, cédant une partie des gains de la veille.
Les investisseurs avaient réagi avec enthousiasme à l’accord survenu hier entre la Maison Blanche et les républicains pour éviter le mur budgétaire. Ils réalisent aujourd’hui que tout sera à recommencer dans deux mois, quand viendra le moment de négocier les modalités pour remonter le plafond de la dette américaine. Ils ont également été échaudés par la possibilité de la mise au rancard anticipée du programme de la Fed de soutien de l’économie américaine.
À Toronto, l’indice S&P/TSX, a perdu 70 points pour clore la séance à 12 470 points, un recul de 0,56 % par rapport à l’ouverture ce matin.
L’action du détaillant de vêtements Reitmans a particulièrement été malmenée, reculant de plus de 4 % après le dévoilement de résultats décevants.
Les investisseurs n’ont pas été impressionnés par l’annonce de la mise en marché prochaine d’un nouveau BlackBerry pour le T-Mobile, un appareil fonctionnant sur le vieux système 7. Le titre de l’entreprise a reculé de 1,90 %.
À Wall Street, le Dow Jones a cédé 0,16% et le Nasdaq 0,38%. Selon les chiffres définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a reculé de 21,19 points à 13 391,36 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 11,69 points à 3 100,57 points.
L'indice élargi Standard and Poor's 500 s'est replié de 0,21%, soit de 3,05 points, à 1 459,37 points.
Les opérateurs ont marqué une pause dès l'ouverture après le bond de plus de 2% des grands indices de Wall Street faisant suite à l'adoption d'une loi très attendue sur le budget américain, qui écartait le risque à court terme d'une cure d'austérité forcée.
La publication de bons chiffres sur le marché du travail américain, avec l'accélération des embauches privées en décembre aux Etats-Unis, de bon augure à la veille de la diffusion d'un rapport mensuel sur l'emploi et le chômage, avait par ailleurs apporté un peu de soutien au marché.
Cependant, la publication des minutes de la dernière réunion de politique monétaire de la Fed a provoqué en deuxième partie de séance un glissement plus net des indices en territoire négatif.
"Les courtiers se sont rendus compte qu'une partie des membres de la Fed envisageaient de mettre un terme à ses rachats d'actifs bien avant la fin de 2013", a expliqué Chris Low, de FTN Financial, "et donc que la politique actuellement très accommodante menée par l'institution pourrait s'interrompre bien plus tôt que prévu".
"Cela les a pris par surprise", a-t-il ajouté.
A l'issue de cette réunion de deux jours, en décembre dernier, le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) avait décidé de racheter sur les marchés des titres adossés à des créances immobilières et des obligations d'Etat américaines pendant une durée indéterminée, pour un montant total de 85 milliards de dollars par mois.
Or, la Fed avait aussi expliqué qu'elle entendait poursuivre ce concours financier "tant que la perspective du marché du travail ne s'améliore pas nettement".
Dans ce contexte, "les chiffres du chômage (vendredi) seront étudiés de très près", a estimé M. Low.
Le marché obligataire a reculé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 1,899% contre 1,839% mercredi et celui à 30 ans à 3,107% contre 3,046%.