Le retour de l’incertitude sur les marchés financiers met du plomb dans les ailes du huard. Le dollar canadien est repassé mardi sous la parité, se négociant à son plus bas face à la devise américaine depuis le 6 mars dernier.
«Le marché des devises se remet en question, car la perspective d'une nouvelle intervention des banques centrales, dont la Réserve fédérale américaine, est pratiquement écartée par les investisseurs et parce que la reprise économique mondiale n’est pas encore durable», explique Sébastien Lavoie, économiste en chef adjoint à la Banque Laurentienne.
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La valeur du dollar canadien est étroitement liée à la demande de matières premières, rappelle l’économiste. Or, après avoir grimpé à 107,32 $ US le 27 mars, le baril de pétrole (WTI) a rechuté après publication de données économiques inférieures aux prévisions en Chine et aux États-Unis, pour se retrouver mardi à 101,29 $ US.
Depuis un mois, les signes de ralentissement en provenance de Chine se multiplient. L’objectif de croissance du pays a été abaissé à 7,5%. Puis, vendredi dernier, les États-Unis ont montré à leur tour des signes de faiblesse. Le gouvernement américain a indiqué qu’il s’était créé 120 000 emplois en mars au sud de la frontière, soit beaucoup moins que les 200 000 attendus par les économistes.
Le recul du huard reflète le fait que la demande de matières premières sera moins forte qu’anticipée dans les prochains mois et que la Banque du Canada ne haussera pas ses taux d’intérêt aussi rapidement que certains économistes le prévoyaient, explique M. Lavoie.
Malgré tout, les économistes de la Laurentienne n’ont pas modifié leurs prévisions pour le dollar canadien. M. Lavoie prévoit que le huard se négociera à 1,03 $ US à la fin de 2012, et à 1,05$ US à la fin de 2013.