Wall Street a clôturé en forte baisse vendredi, effrayée par l'idée que démocrates et républicains ne parviennent pas à un accord sur le budget américain avant la fin de l'année, déclenchant ainsi une cure d'austérité forcée. La Bourse de Toronto a mieux résisté, terminant tout juste dans le rouge.
L'indice S&P/TSX a perdu trois point seulement (-0,024%), pour clôturer à 12 385 points. À New York, la situation n'est pas la même, le Dow Jones a lâché 0,91% et le Nasdaq 0,96%.
Selon des résultats définitifs, le Dow Jones Industrial Average a perdu 120,88 points à 13.190,84 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 29,38 points à 3.021,01 points.
L'indice élargi Standard and Poor's 500 a baissé de 0,94% (-13,54 points) à 1.430,15 points.
L'attention des courtiers "est entièrement tournée vers Washington", a indiqué l'analyste indépendant Hugh Johnson.
"Il y a une semaine on espérait qu'un accord permettant d'éviter le +mur budgétaire+ serait atteint avant la fin de l'année. Cet espoir n'est pas encore complètement devenu un fantasme, mais presque", a-t-il expliqué.
Si les responsables politiques ne trouvent pas un terrain d'entente avant la fin de l'année, un ensemble de coupes drastiques dans les dépenses et de hausses d'impôt entrera automatiquement en vigueur début 2013, risquant de mettre à mal une économie encore chancelante.
Le marché s'alarmait particulièrement vendredi de l'échec des républicains à s'accorder sur leurs propres propositions.
Le chef de file des républicains au Congrès a en effet dû annuler jeudi soir un vote à la chambre des Représentants sur ce qu'il présentait comme son "plan de secours", faute de soutien suffisant dans son propre camp.
Si "même les républicains ne sont pas unis sur les actions qu'ils prônent pour éviter la crise à venir", cela augure mal d'un rapide compromis avec les démocrates, a remarqué David Levy, de Kenjol Capital Management.
Ces inquiétudes "occupaient entièrement l'esprit des courtiers", occultant presque entièrement l'annonce de nombreux indicateurs, a remarqué M. Johnson.
La consommation des ménages a notamment rebondi en novembre, de 0,4% en rythme annualisé, soutenue par une forte progression des revenus des Américains (+0,6%).
Les commandes de biens durables ont sur la même période augmenté plus que prévu.
L'indice de confiance des consommateurs américains de l'Université du Michigan fait toutefois état d'une chute du moral des ménages aux Etats-Unis en décembre, à son niveau le plus faible depuis le mois de juillet.
Le marché obligataire s'est inscrit à la hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans s'est établi à 1,754% contre 1,800% jeudi, et celui à 30 ans à 2,922% contre 2,984% la veille.