L'Espagne a levé mardi 3,528 milliards d'euros sur le marché obligataire, le maximum prévu, parvenant à négocier un taux en baisse à 6 mois, mais forcée de payer plus cher à trois mois, alors que les investisseurs attendent une décision sur une possible demande de sauvetage.
Le Trésor, qui visait une fourchette de 2,5 à 3,5 milliards, a dû concéder un taux d'intérêt en hausse sur l'échéance à trois mois (1,415% contre 1,203% le 25 septembre), mais a pu payer moins cher à six mois (2,023% contre 2,213% à la même date), selon un communiqué de la Banque d'Espagne.
La demande a été très forte, atteignant 9,28 milliards d'euros. L'Espagne a obtenu le 17 octobre un répit de l'agence d'évaluation financière Moody's, qui a décidé de maintenir sa note souveraine à "Baa3", un cran au-dessus de la catégorie des investissements jugés spéculatifs.
Moody's avait expliqué s'attendre, comme de nombreux analystes et investisseurs, à ce que "l'Espagne demande probablement une ligne de crédit de précaution au Mécanisme européen de stabilité" (MES), qui vient d'être mis en place, ce qui devrait permettre à la BCE de lancer un programme de rachat d'obligations espagnoles sans pour autant que le pays n'ait à utiliser les fonds européens.
Cette hypothèse, alimentée par des fuites venant du gouvernement espagnol, avait semblé rassurer les marchés. Mais l'absence de décision du gouvernement de Mariano Rajoy pourrait entraîner un regain de tension.