Journée difficile sur les marchés boursiers nord-américains. La Bourse de Toronto a reculé de 1,17%. L'indice S&P/TSX perdu 145 points pour clôturer à 12 273 points. Le FMI a revu à la baisse ses perspectives de croissance pour le Canada en raison d'une surchauffe de l'économie et de l'endettement des ménages. Le secteur financier a particulièment été touché.
À New York, Wall Street a aussi terminé la séance dans le rouge, plombée par la diffusion de perspectives économiques peu encourageantes et par les mauvaises performances des valeurs technologiques: le Dow Jones a reculé de 0,81% et le Nasdaq de 1,52%.
Le Dow Jones Industrial Average a perdu 110,12 points à 13 473,53 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 47,33 point à 3 065,02 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a clôturé en baisse de 0,99% (-14,40 points) à 1 441,48 points.
"La croissance mondiale semble ralentir, comme le montrent les récentes prévisions, et les investisseurs craignent que l'économie soit en récession", a souligné Andrew Fitzpatrick, de Hinsdale Associates.
Dans son rapport semestriel publié à Tokyo avant son assemblée générale lundi soir, le Fonds monétaire international a de nouveau abaissé ses estimations de croissance dans le monde, à 3,3% en 2012 (contre 3,5% attendu initialement en juillet) et à 3,6% en 2013 (contre 3,9%).
La Banque mondiale avait peu auparavant réduit ses propres prévisions de croissance pour l'Asie de l'Est.
Comme le marché "a évolué plutôt positivement ces derniers temps, les opérateurs profitent de cette période pour effectuer des prises de bénéfices", a noté M. Fitzpatrick.
Les marchés se tiennent aussi en retrait avant l'ouverture de la période des résultats des entreprises américaines au troisième trimestre, officieusement lancée par le producteur d'aluminium Alcoa (+0,11% à 9,13 dollars) après la clôture mardi.
"Jusqu'à présent, les entreprises annonçant des avertissements sur leurs résultats ont été beaucoup plus nombreuses que celles relevant leurs prévisions", a remarqué Bryan Sapp, de Schaeffer Research Investment.
Toutefois, selon Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management, "les prévisions de mauvais résultats ont déjà été largement diffusées" et prises en compte par le marché. "Même en cas de chiffres médiocres, certains s'attendent à ce que les cours ne descendent pas".
Les indices ont par ailleurs souffert des mauvaises performances des valeurs technologiques, certains des titres "les plus attractifs" faisant face à "des ventes massives", a noté le stratège.
Apple, la plus grosse capitalisation boursière au monde, a largement participé au déclin, perdant jusqu'à 2,30% au cours de la journée, pour finalement terminer en baisse de 0,36% à 635,85 dollars.
Dans son sillage, Google a reculé de 1,81% à 744,09 dollars, Microsoft de 1,68% à 29,28 dollars, Dell de 2,45% à 9,56 dollars et HP de 0,62% à 14,37 dollars.
Le loueur de vidéos sur internet Netflix a lâché 10,87% à 65,53 dollars après une révision à la baisse des capacités de bénéfices du groupe par des analystes de Bank of America-Merrill Lynch.
Le géant américain de la pharmacie et de l'hygiène Johnson & Johnson et le numéro un mondial des microprocesseurs Intel ont également pâti de notes d'experts négatives, perdant respectivement 1,48% à 68,41 dollars et 2,71% à 21,90 dollars.
Le fabricant américain de matériel de bricolage Stanley Black & Decker, qui a annoncé la cession de ses serrures, articles de plomberie et autres fournitures pour le BTP à son compatriote Spectrum Brands Holdings, pour 1,4 milliard de dollars, a reculé de 2,68% à 72,24 dollars.
La banque Wells Fargo, contre laquelle le gouvernement américain a déposé une plainte pour malversations dans les prêts hypothécaires avant la crise, a perdu 1,96% à 35,10 dollars.
Le marché obligataire a progressé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 1,720% contre 1,732% vendredi soir et celui à 30 ans à 2,937% contre 2,966% en fin de semaine dernière. Ce marché était fermé lundi pour cause de jour semi-férié aux Etats-Unis.