La Bourse de l'Arabie Saoudite, Tadawull, a chuté de près de 10% la semaine dernière, ce qui démontre que les investisseurs craignent que l'instabilité nord-africaine ne s'étende au reste du Moyen-Orient.
Selon le Financial Times, la chute enregistrée sur la bourse de l'Arabie Saoudite serait le premier signe de contagion réelle entre la crise politique qui prévaut actuellement dans plusieurs pays de l'Afrique du Nord et le reste du Moyen-Orient.
Des voisins de l'Arabie Saoudite, comme Dubai, sont déjà entraînés dans la tempête. La Bourse de Dubai a d'ailleurs atteint un creux jamais vu en sept ans la semaine dernière en dégringolant de 16%.
« Ça devient très sérieux, soutient Said Hirsch, de Capital Economics, en entrevue au Financial Times. Je suis surpris que ça ait pris autant d'ampleur parce que les fondamentaux économiques demeurent forts dans la région. »
Même si le Bahrein est le seul pays de la région du Golfe à connaître de réelles protestations publiques, les investisseurs se font quand même très prudents dans leurs transactions. Si on devait assister à des mouvements de révolte en Arabie Saoudite, les chutes boursières pourraient s'intensifier, selon le Financial Times.
« L'évolution de la situation au Bahrein est très importante et donne des indices sur l'influence qu'aura la crise sur les autres pays de la région, soutenait Ann Wyman, chef de la recherche sur les marchés émergents chez Nomura, en entrevue au Financial Times. Toute manifestation de grande envergure en Arabie Saoudite donnerait une raison aux investisseurs de devenir très, très inquiets »
Les analystes interrogés par le Financial Times ne s'attendent toutefois pas à ce que l'Arabie Saoudite vive des révoltes importantes. Même si le chômage y est élevé, notamment chez les jeunes, les Saoudiens sont très peu enclins à protester à travers des manifestations à grande échelle.
Des jours de protestations ont été prévus pour le 11 et le 20 mars prochains. Afin d'étouffer le mécontentement, le gouvernement saoudien a décidé de dépenser près de 35 G$ dans des programmes sociaux. Puisque le baril de pétrole s'échange actuellement au-dessus de la barre des 100$, le gouvernement n'aura pas de difficulté à financer ces dépenses, prévoit le Financial Times.
Les conditions actuelles représenteraient donc une belle occasion pour les investisseurs, selon Ann Hirsch : « Les gens qui investissent actuellement vont probablement faire beaucoup de profit à long terme. »
Avec le Financial Times