Les Bourses nord-américaines ont dégringolé mercredi, minées par l'anxiété des investisseurs face aux problèmes budgétaires qui se profilent aux Etats-Unis après la réélection du président Barack Obama et à la détérioration de la situation en zone euro.
L'indice S&P/TSX de la Bourse de Toronto a cédé 130 points ou 1% à 12 230.
À New York, la chute a été plus prononcée. Le Dow Jones a perdu 312 points ou 2,4 % à 12 932. Il s'agit de sa pire chute depuis le 9 novembre 2011, selon Bloomberg.
Le Nasdaq, 74 points ou 2,5% à 2937. L'indice élargi S&P 500 a lâché 33 points ou 2,4% à 1394.
«Maintenant que l'incertitude liée à l'élection est passée, les courtiers se rendent compte qu'il va falloir se pencher sur le problème du mur budgétaire», a remarqué David Levy, de Kenjol Capital Management.
Faute d'accord entre démocrates et républicains d'ici la fin de l'année, des coupes budgétaires et hausses d'impôts doivent en effet entrer automatiquement en vigueur pour réduire le déficit public américain, au risque de saper la fragile reprise économique et de mettre à mal une croissance mondiale encore convalescente.
«Le temps est compté, la fin de l'année est dans sept semaines, on y sera arrivé avant même de s'en apercevoir», a souligné M. Kenjol.
Or, presque rien n'a changé, les acteurs (du jeu politique) sont les mêmes», a noté Andrew Fitzpatrick, de Hinsdale Associates.
Tandis que les Américains votaient aussi mardi pour le renouvellement d'une partie du Congrès, la Chambre des représentants est en effet restée acquise aux républicains, et le Sénat devrait demeurer sous la coupe des alliés démocrates du président.
Il existe donc de nombreuses «incertitudes sur la façon dont le Congrès et le gouvernement fédéral vont régler le problème du mur budgétaire» d'ici la fin de l'année, a noté Fred Dickson, de DA Davidson.
«Alors que le président est censé essayer de motiver les parlementaires à trouver un consensus pour éviter le mur budgétaire, le marché s'inquiète qu'il n'y parvienne pas. Il n'y aura pas de période de grâce pour lui», a souligné Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital, qui prévoit plusieurs séances agitées dans les jours à venir.
Parallèlement, la zone euro est soudainement revenue en tête des préoccupations des investisseurs, avec "Mario Draghi qui nous a rappelé que l'Europe était encore en crise et le serait pendant un certain temps", a noté M. Levy.
Le président de la Banque centrale européenne a en effet déclaré que la situation économique faible dans la zone euro devrait encore durer et que l'Allemagne qui avait "pu échapper à certaines difficultés rencontrées dans d'autres régions de la zone euro" était désormais "atteinte" par "les conséquences de la crise".
Bombardier et Rona reculent, WesJet et Genivar avancent
Il y a eu publication d'une foule de résultats trimestriels d'entreprises canadiennes mercredi.
Le titre de Bombardier a reculé de 0,16 $ ou 4% à 3,45$, après avoir annoncé un report d’environ six mois du vol inaugural de la CSeries. Bombardier a dépassé les attentes quant au profit par action à son troisième trimestre, mais a déçu sur le plan des revenus.
Le titre de Genivar a gagné 0,18 $ à 21,25$ après avoir dévoilé une forte hausse de ses revenus. L'entreprise d'ingénierie montréalaise a toutefois dévoilé un bénéfice inférieur aux prévisions.
Rona a de son côté échappé 0,33 $ ou 3% à 9,82. Le détaillant de Boucherville ayant dévoilé des résultats nettement inférieur aux prévisions à son deuxième trimestre.
Rare titre haussier mercredi, le transporteur de Calgary WestJet a ajouté 0,11$ ou 0,6 %, soulevé par des résultats trimestriels records.