Les Bourses européennes ont terminé en chute libre lundi, plombées à la fois par des craintes de récession aux Etats-Unis et la crise de la dette en Europe, et entraînées à la baisse par la chute des valeurs bancaires.
Les marchés américains étaient fermés lundi pour cause de jour férié, ce qui était de nature à alimenter la nervosité des opérateurs.
Les investisseurs s'inquiètent de la mise en oeuvre effective du deuxième plan de sauvetage international de la Grèce, destiné à éviter la faillite du pays, hypothèse catastrophique pour toute la zone euro.
Le ministre grec des Finances, Evangélos Vénizélos, a reconnu que le pays ne respecterait pas son objectif de déficit public pour 2011 du fait de l'aggravation de la récession.
Autre mauvaise nouvelle pour les banques: la plainte déposée aux Etats-Unis contre 17 banques et institutions financières dans le monde pour des fraudes avant la crise des crédits immobiliers à risque ("subprime").
L'Agence fédérale de financement du logement (FHFA) a indiqué qu'elle voulait "recouvrer les pertes" infligées aux deux géants parapublics du financement des prêts immobiliers, Fannie Mae et Freddie Mac, par ces établissements, dont les banques française Société Générale, helvétique Credit Suisse et allemande Deutsche Bank.
L'Eurostoxx 50 a perdu 5,11%.
Paris a lourdement chuté (-4,73%) passant sous le seuil psychologique des 3.000 points, à 2.999,54 points, pour la première fois depuis le 10 juillet 2009.
La Société Générale a signé la plus forte baisse, perdant 8,64% à 20,25 euros. BNP Paribas a cédé 6,34% à 31,30 euros, Crédit Agricole -5,51% à 5,84 euros et Natixis -5,68% à 2,55 euros.
Les valeurs dépendantes de la conjoncture étaient très chahutées à l'image des automobiles comme Peugeot (-7,08% à 18,45 euros), Renault (-6,44% à 24,77 euros).
Air France cédait 7,12% à 5,94 euros et aucune valeur du CAC 40 n'était dans le vert.
Londres a terminé en chute de 3,58%: l'indice Footsie-100 des principales valeurs a perdu 189,45 points pour s'établir à 5.102,58 points.
Les banques étaient les premières victimes de la dégringolade: Royal Bank of Scotland (RBS) a baissé de 12,32% à 21,78 pence, Lloyds Banking Group (LBG) de 7,46% à 30,65 pence et Barclays de 6,69% à 154,15 pence.
Seule valeur rescapée, Randgold, qui possède des mines d'or, valeur refuge par excellence, a gagné 0,97% à 6.735 pence.
Francfort était lui aussi en chute libre, perdant 5,28% pour descendre à son niveau le plus bas depuis plus de deux ans (5.246,18 points).
L'action Deutsche Bank, la plus touchée, s'est enfoncée de 8,86% à 23,72 euros au terme d'une séance qui a vu le Dax toucher un plus bas après l'autre. L'indice a perdu 27% depuis le 1er août.
Certains n'hésitaient pas à parler de "Lundi Noir". Un courtier interrogé par Dow Jones Newswires notait que le gros des ordres de ventes ne semblaient pas être des ordres automatiques générés par ordinateur mais dénotaient un vrai mouvement de panique sur le marché.
L'indice vedette de la Bourse de Milan, le FTSE Mib, a terminé sur une chute de 4,83% à 14.333 points. Parmi les plus fortes chutes, les banques UniCredit et Intesa Sanpaolo ont lâché 7,30% à 0,832 euro et 6,96% à 1,029 euro. Banca Popolare di Milano a perdu 5,48% à 1,31 euro.
Le groupe automobile Fiat a cédé 6,46% à 3,82 euros, la société d'exploration pétrolière Saipem 6,11% à 28,11 euros et le groupe d'aéronautique et de défense Finmeccanica 5,90% à 4,724 euros.
L'indice Ibex-35 des principales valeurs de la Bourse madrilène a terminé en chute de 4,69%, se rapprochant du seuil symbolique des 8.000 points à 8.066,5 points, son plus bas niveau depuis le 10 août.
La quasi-totalité des valeurs a fini dans le rouge, notamment les bancaires, le numéro un en zone euro Santander perdant 5,94% à 5,766 euros, son principal concurrent BBVA plongeant de 5,79% à 5,69 euros et la troisième banque espagnole CaixaBank cédant 3,02% à 3,437 euros.
Le groupe de BTP ACS a chuté de 4,37% à 26,5 euros, le géant de l'énergie Iberdrola a perdu 4,89% à 4,71 euros et le pétrolier Repsol a reculé de 6,09% à 18,59 euros.
L'indice vedette de la Bourse de Lisbonne (PSI-20) a clôturé en baisse de 2,82%, à 6.158,02 points. La banque Banif a enregistré la plus forte baisse (-7,84%), suivi de BPI (-5,04%), BCP (-4,80%) et BES (-2,60%).
L'indice SMI des 20 principales valeurs de la Bourse suisse a fini sur une forte baisse de 4,04% à 5.142,99 points, après avoir passé l'ensemble de la séance dans le rouge.
L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 4,18% à 274,45 points.
Toutes les valeurs ont terminé la séance dans le rouge, la perte la plus importante ayant été enregistrée par le bancassureur ING, qui a chuté de 8,53% à 5,18 euros.
Les groupes de sidérurgie ArcelorMittal et Aperam ont également chuté lourdement, de 7,43% à 13,08 euros et 6,97% à 11,14 euros tandis que le groupe de courrier express TNT Express a cédé 7,14% à 6,08 euros et la compagnie aérienne franco-néerlandaise Air France-KLM 7,12% à 5,95 euros.
L'indice Bel-20 de la Bourse de Bruxelles a terminé sur une chute de 4,61%, à 2.117,46 points.
KBC a enregistré la plus forte baisse (-8,48% à 16,67 euros), devant Ageas (-7,48% à 1,25 euro). Le groupe pharmaceutique UCB a chuté de 6,50% à 30,40 euros et le métallurgiste Umicore de 5,60% à 30,67 euros.
Le chimiste Solvay, dont Moody's a annoncé lundi l'abaissement d'un cran de la note suite à son OPA sur le Français Rhodia, a cédé 6,17% à 77,30 euros.