Wall Street s'avance vers la nouvelle année sans inquiétude sur la solidité de la reprise économique aux Etats-Unis, mais cherchera surtout la semaine prochaine, dans un marché encore peu peuplé, à consolider ses profits.
Le Dow Jones Industrial Average, l'indice vedette de la Bourse de New York réunissant 30 valeurs jugées représentatives, a gagné 1,58% au cours des quatre dernières séances, pour s'établir vendredi à 16478 points. Il a terminé jeudi la journée sur un record pour la cinquantième fois de l'année.
Le Nasdaq, à dominante technologique, s'est adjugé 1,26% sur la semaine pour terminer à 4156 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a progressé de 1,27% pour finir à 1841 points. Depuis début janvier, l'indice a gagné plus de 29%.
«De nombreux courtiers ont déjà estimé que l'année avait été assez bonne et qu'ils pouvaient désormais attendre 2014» pour lancer de gros paris sur le marché, notait David Levy de Kenjol Capital Management.
Mais en attendant, «l'état d'esprit est positif, il y a peu d'indicateurs, et cette période de l'année est traditionnellement l'une des plus fructueuses, aussi il n'est pas surprenant que le marché se laisse entraîner par une tendance à la hausse», ajoutait-il.
Plusieurs observateurs prédisaient une activité encore réduite la semaine prochaine, entrecoupée d'un jour férié à l'occasion du Nouvel An, et prévoyaient que les affaires ne reprennent vraiment qu'à partir du 6 janvier.
Les prochaines séances ne seront pourtant pas dépourvues d'indicateurs importants, notamment sur l'immobilier avec l'indice Case-Schiller sur le prix des logements mardi et les chiffres sur les dépenses de construction jeudi.
Mardi sera aussi diffusé un indicateur sur la confiance des consommateurs et jeudi un chiffre sur l'activité privée dans le secteur manufacturier.
Vendredi les investisseurs pourront aussi jauger la solidité des ventes de voitures.
Pour Jack Ablin de BMO Private Bank, les dernières données «se sont montrées très très encourageantes». «Tous les ingrédients sont à portée de main pour la reprise. On veut en avoir la confirmation dans les indicateurs», ajoutait-il.
Les courtiers surveilleront aussi la semaine prochaine les mouvements sur le marché obligataire.
Le rendement du bon du Trésor à 10 ans, étroitement lié à l'évolution des taux d'intérêt à long terme, est passé cette semaine au-dessus du seuil des 3%, à son plus haut niveau depuis fin juillet 2011.
"Cela pourrait devenir un problème s'il monte trop vite", soulignait David Levy, car cela pourrait notamment entraver la reprise du secteur immobilier.
Mais pour l'instant, la remontée graduelle des taux, synonyme d'une amélioration croissante de l'économie, ne semble pas effrayer les investisseurs.