Les marchés canadiens et américains ont clôturé en territoire négatif ce jeudi, nouveau reflet d'un enthousiasme ténu des investisseurs.
À la Bourse de Toronto, le S&P/TSX a terminé la séance en baisse de 5,67 points, ou de 0,04%, à 12 755 points, malgré un nouveau rebond de Research in Motion (RIM), cette fois de 5,82%. Au cours des cinq dernières séances, le fabriquant canadien du Blackberry a vu son titre grimper de plus de 22%.
Aux États-Unis, les indices de Wall Street ont emprunté la même direction, le Dow Jones cédant 0,30% à 13 944 points et le Nasdaq, à dominance technologique, 0,11% à 3 165 points. Enfin, le S&P 500 a abandonné 0,18% à 1 509,39 points.
Des données mitigées sur l'économie américaine et une réunion sans surprise de la Banque centrale européenne expliquerait en partie cette retenue des investisseurs.
Les indices ont solidement grimpé depuis le début de l'année et « le marché perd juste un peu d'élan aujourd'hui », selon Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management, notant que cela ne remettait pas en cause la tendance profonde des indices à la hausse.
« On a sorti les pom-pom girls quand le Dow Jones a dépassé les 14 000 points la semaine dernière », mais le fait est que « l'économie américaine fait encore face à des défis », a ajouté l'expert.
Les nouvelles inscriptions au chômage ont reculé la semaine dernière aux Etats-Unis, selon des chiffres publiés par le département du Travail, mais moins qu'attendu par les analystes.
La productivité des entreprises a de son côté enregistré au dernier trimestre 2012 son plus fort recul depuis près de deux ans, baissant de 2,0% en rythme annualisé par rapport au troisième trimestre, où elle avait bondi de 3,2%.
Et le crédit à la consommation a continué à augmenter aux Etats-Unis en décembre mais à un rythme légèrement moins soutenu qu'au mois précédent, selon la banque centrale américaine (Fed).
Pour M. Blicksilver, la remontée du dollar participait aussi au recul des indices de la place new-yorkaise dans la mesure où la récente hausse de la Bourse s'était accompagnée d'un affaiblissement du billet vert.
Les investisseurs ont par ailleurs accueilli sans surprise « les décisions, attendues, de la Banque d'Angleterre (BoE) et de la Banque centrale européenne (BCE) de maintenir leurs taux directeurs inchangés », ont souligné les experts de Charles Schwab.
Les commentaires du président de la BCE Mario Draghi lors de sa conférence de presse mensuelle sont toutefois apparus particulièrement prudents aux yeux de plusieurs observateurs.
« Il a de nouveau insisté sur le fait que les risques étaient toujours là » et « certains opérateurs réévaluent leurs positions optimistes vis-à-vis de la situation dans la zone euro », a remarqué Michael Gayed, de Pension Partners.
Le marché obligataire s'est affiché à la hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 1,951% contre 1,968% mercredi soir et celui à 30 ans à 3,163% contre 3,181%.
Avec AFP