Après un démarrage en baisse, les Bourses européennes revenaient dans le vert à la mi-journée lundi, mais restaient néanmoins sur leurs gardes face à la pression croissante des agences de notation et après l'annonce du décès du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Il.
Vers 6h35 à Montréal (11h35 à Londres, 12h35 à Paris), Paris gagnait ainsi 0,6%, Francfort 0,95%, Londres 0,02%, Madrid 1,1% et Milan 1,2%
En Asie, les marchés ont été très perturbés lundi par la mort du dirigeant nord-coréen: la Bourse de Séoul a fini en baisse de 3,43% et celle de Tokyo de 1,26%.
"Ceux qui s'attendaient à un début de semaine calme à l'approche de Noël n'avaient pas prévu les initiatives des agences de notation vendredi soir ni la mort ce week-end du leader nord-coréen", a expliqué Michael Hewson de CMC Markets.
Le décès de Kim Jong-Il et son cortège de craintes pour la situation géopolitique en Asie sont en effet venus s'ajouter aux inquiétudes déjà très élevées en zone euro.
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Mais après un début de séance difficile, les investisseurs semblaient commencer à digérer les mauvaises nouvelles, sans se départir d'une certaine prudence, comme en témoignait à Paris le faible volume des échanges.
Car les agences de notation ont une nouvelle fois fait entendre leur voix vendredi soir.
Fitch a abaissé à "négative" contre "stable" auparavant la perspective de la note de la France, maintenue à "AAA", tout en annonçant envisager d'abaisser les notes de six pays (Espagne, Italie, Belgique, Slovénie, Chypre et Irlande).
Moody's a abaissé de deux crans la note de la Belgique, à "Aa3". Et Standard Poor's, menace toujours de son côté d'abaisser d'un jour à l'autre la note de plusieurs pays triple A comme l'Allemagne et la France.
"Les agences de notation restent sur le sentier de la guerre", a résumé Ciaran O'Hagan, stratégiste chez Société Générale CIB.
Et sur le marché obligataire, les dernières décisions des agences pesaient nettement lundi matin, les taux des obligations de la France se tendant, tout comme ceux de la Belgique.
En l'absence de statistiques économiques majeures, les nouvelles en provenance d'Europe "vont probablement dominer à court terme", a jugé Terry Pratt, analyste chez IG Markets.
Les marchés surveilleront principalement lundi l'issue d'une conférence téléphonique (15H00, heure de Londres) des ministres des Finances de la zone euro et d'autres pays européens sur les suite du dernier sommet, ainsi qu'une audition à Bruxelles du président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, devant la commission des Affaires économiques du Parlement européen (15H30 à 17H00, heure de Londres).
L'euro se stabilisait pour sa part face au dollar lundi, dans un marché aussi très prudent.