Les marchés nord-américains étaient en forte baisse à la mi-séance, jeudi, les investisseurs craignant une correction brutale des indices
Un peu avant 13h, à Toronto, l’indice S&P/TSX perdait 139,91 points (-0,94%) pour s’établir à 14 536,49 points.
Wall Street s'enfonçait également dans le rouge rouge: le Dow Jones se repliait de 1,03 % et le Nasdaq de 1,2%.
Vers 13 h, le Dow Jones Industrial Average chutait de 170,72 points, à 16. 443,61 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 48,49 points à 4.051,45 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 reculait de 1,14% ou 21,47 points, à 1.867,06 points.
En légère baisse à l'ouverture, les indices new-yorkais ont plongé plus nettement dans le rouge en cours de matinée.
"C'est la peur", a estimé Alan Skrainka, de Cornerstone Wealth Management. L'angoisse s'est emparée d'un marché "qui craint que nous assistions au début d'une correction, ce qui ne serait pas étonnant sachant que le S&P 500 n'en a pas connue depuis 658 séances d'affilée", une statistique bien supérieure à la normale depuis le début du siècle dernier, a-t-il précisé.
Plombés par la crainte d'une chute brutale des indices, un grand nombre d'opérateurs procédaient ainsi à "un mouvement de rotation" dans leurs choix d'investissements, a poursuivi M. Skrainka. Comme depuis fin mars, ils "fuient des actions comme les titres technologiques qui ne paient pas beaucoup de dividendes et valent cher par rapport à leurs bénéfices, pour se réfugier vers des secteurs plus traditionnels", davantage représentés dans les indices S&P 500 et Dow Jones que dans le Nasdaq, a-t-il expliqué.
Ces craintes surgissaient alors que les nouvelles économiques étaient contrastées du côté des indicateurs comme des entreprises.
Si les inscriptions hebdomadaires au chômage ont chuté de façon inattendue début mai aux Etats-Unis pour atteindre leur plus bas niveau en sept ans, la production industrielle du pays a connu une baisse surprise en avril, qui a mis fin à deux mois consécutifs de hausse.
Dans la région de New York, l'activité manufacturière connait un bond spectaculaire en mai. Mais dans la région de Philadelphie (nord-est des Etats-Unis), elle voit sa progression ralentir légèrement.
Wall Street jetait aussi un oeil du côté de la zone euro, qui a affiché un produit intérieur brut décevant au premier trimestre même si l'inflation a accéléré en avril, ce qui éloignait les craintes immédiates de déflation dans la région.
Ruée vers le marché obligataire
Ruée vers le marché obligataire
Sur le front des entreprises, l'équipementier en télécoms Cisco(+7,10% à 24,43 dollars), une valeur du Dow Jones, a fait état de prévisions qui ont agréablement surpris le marché mais le numéro un mondial de la distribution Wal-Mart (-2,24% à 76,98 dollars), également membre de cet indice vedette, a offert des perspectives de croissance décevantes.
Le géant américain de l'assurance, American International Group, AIG, qui a annoncé avoir bouclé la vente de ses activités de location d'avions (ILFC) pour 7,6 milliards de dollars au groupe néerlandais AerCap, reculait de 1,61% à 52,53 dollars.
Le constructeur automobile GM, qui a annoncé jeudi le rappel de 3 millions de véhicules de plus dans le monde pour divers problèmes mécaniques et va inscrire une charge de 200 millions de dollars au deuxième trimestre, déclinait de 2,49% à 34,07 dollars.
Le groupe pharmaceutique Teva Pharmaceutical Industries, qui a échoué à faire bloquer par la Justice américaine le lancement d'un générique de son médicament phare, perdait 1,56% à 49,74 dollars. Son concurrent Mylan, qui entend bien foncer dans la brèche, lâchait 0,84% à 47,06 dollars.
Le groupe hospitalier Kindred Healthcare, qui a lancé jeudi une offre publique d'achat non sollicitée sur le spécialiste des soins médicaux Gentiva Health Services (+61,24% à 13,77 dollars), s'appréciait de 4,88% à 22,99 dollars.
Le groupe Boston Scientific, auquel le géant allemand de chimie-pharmacie Bayer va vendre une partie de sa division de matériel médical, lâchait 1,09% à 12,65 dollars.
Le marché obligataire, jugé plus sûr que le marché des actions, poursuivait sa très nette progression: le rendement des bons du Trésor à 10 ans reculait à 2,488%, un niveau plus vu en séance depuis fin octobre, contre 2,543% mercredi soir, et celui à 30 ans à 3,322%, un seuil inédit depuis juin 2013, contre 3,454% à la précédente clôture.