Malgré les résultats décevants dévoilés par Google (Nasdaq, GOOG) en fin de séance jeudi, les marchés financiers mondiaux relèvent la tête vendredi, après deux jours de fortes turbulences, mais restaient convalescents en raison des incertitudes au sujet de l'économie mondiale.
Les places boursières avaient déjà limité la casse jeudi après-midi et l'accalmie se confirmait vendredi, avec des indices boursiers européens en nette hausse. À Wall Street, les négociations précédant l'ouverture officielle laissent également entrevoir des gains importants à la cloche de 9h30.
Vers 6h55, la Bourse de Paris prend 1,47%, Francfort avance de 1,34%, Madrid de 1,6% et celle d'Athène, de 5,8%. Londres a réduit sa progresion à 0,8% après une plus forte ascension.
Wall Street se dirige aussi vers une nette hausse. Les contrats à terme sur le S&P 500, le Dow Jones et le Nasdaq progressent de respectivement 1,30%, 1,04% et 1,44%.
Les pays du sud de la zone euro en profitaient et voyaient leur taux d'emprunt fortement reculer, en particulier celui de la Grèce, le pays étant redevenu dans le collimateur des marchés depuis quelques jours.
De son côté, les prix du pétrole, qui avait fortement reculé ces derniers temps, progressaient en cours d'échanges européens, poursuivant leur rebond entamé jeudi à la faveur d'achats à bon compte.
«Il est difficile de trouver un événement particulier pour expliquer l'origine de la débâcle de mercredi après-midi et jeudi matin», indique dans une note Franklin Pichard, directeur de Barclays Bourse.
«C'est un ensemble d'éléments qui favorise l'émergence d'une angoisse» touchant «des investisseurs pris à contrepied d'un scénario boursier consensuel et trop optimiste pour la fin de l'année», poursuit-il.
Discours de Yellen et confiance des consommateurs
Les marchés repartaient donc de l'avant, sans grande nouvelle à l'agenda ce vendredi.
Ils se sont appuyés notamment sur des indicateurs américains de meilleure facture jeudi et d'un discours apaisant d'un membre de la Réserve fédérale américaine (Fed).
Les demandes hebdomadaires d'allocations chômage aux Etats-Unis ont atteint leur plus bas niveau en 14 ans et la production industrielle a été meilleure que prévu jeudi.
«Ces évolutions contrastent avec le sentiment partagé par les investisseurs ces derniers jours, qui laissait craindre que l'économie américaine puisse être impactée par le ralentissement de l'économie mondiale», soulignent les stratégistes chez Crédit Mutuel-CIC.
Plusieurs statistiques sont en outre au programme cet après-midi aux Etats-Unis avec les mises en chantier de logements en septembre et la confiance des consommateurs.
De son côté, James Bullard, président de l'antenne régionale de la Fed de Saint Louis (Missouri), a estimé que la Fed devrait envisager de retarder l'arrêt des achats d'actifs prévue à la prochaine réunion du Comité monétaire (FOMC) fin octobre.
Selon Michael Hewson, analyste chez CMC Markets, pour la séance de vendredi, «les marchés américains devraient ouvrir en hausse alors que les remarques de Bullard continuent d'avoir une influence».
Les politiques monétaires des banques centrales pourraient donc bien une nouvelle fois être un facteur rassurant à l'avenir pour les marchés, surtout s'il se confirme que l'économie mondiale vacille.
«La combinaison d'un recul des marchés actions, de mauvais chiffres en zone euro, de la baisse du pétrole, signifie que l'inflation devient et de moins en moins un problème, avec la perspective qu'un resserrement monétaire ne soit plus la priorité», remarquent les économistes du bancassureur néerlandais ING.
Au contraire, les marchés pourraient bien intégrer de nouvelles mesures de soutien par les banques centrales, particulièrement en Europe, selon eux.