Après plusieurs jours à trainer derrière Wall Street, Toronto était devant la parade aujourd’hui. Et de loin. Stimulé par une poussée des matières premières et profitant un d’un bon du prix du pétrole, le S&P/TSX a fait un bond de 1,5 %. L’indice phare de la Bourse de Toronto a clôturé en hausse de 179 points, à 12 279 points.
Les investisseurs ont également été encouragés par la publication des résultats trimestriels des poids lourds Barrick Gold et Canadien Pacifique, qui ont surpassé les attentes des analystes.
L’or a progressé de 1,44%, l’once valant 1429$ à la fermeture. Le prix du baril de a fait un bond de 2,79 %, à 91,67 $.
Wall Street a fini sans direction, digérant une salve de résultats d'entreprises contrastés et un indicateur décevant, l'indice Nasdaq évoluant au gré de la performance boursière décousue d'Apple: il a grappillé 0,01% tandis que le Dow Jones a glissé de 0,29%.
Selon les résultats définitifs à la clôture, l'indice Dow Jones Industrial Average a cédé 43,16 points à 14 676,30 points, le Nasdaq, à dominante technologique, grignotant pour sa part 0,32 point à 3 269,65 points.
L'indice élargi Standard and Poor's 500 a fini stable (+0,01 point) à 1 578,79 points.
Les grands indices de la place new-yorkaise, qui s'étaient tous appréciés de plus de 1% la veille, ont évolué sans direction nette tout au long de la séance, dans un marché hésitant.
Le marché a "consolidé ses gains (...) après la forte hausse observée hier", a estimé Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.
Pour Fred Dickson, de DA Davidson, la faible participation des courtiers et le manque de tendance reflétaient plutôt un certain "scepticisme" de la part des opérateurs, quelques semaines après une course à des sommets historiques des indices.
"Les investisseurs avancent sur la pointe des pieds, apparemment dans l'attente de pouvoir disposer d'une meilleure lecture sur la reprise économique américaine et d'observer une amélioration de l'environnement économique mondial", a-t-il ajouté.
L'annonce dans la matinée d'une rechute plus marquée que prévu des commandes de biens durables en mars, qui ont été plombées par les secteurs de l'aéronautique et de la défense, "n'était pas de très bon augure pour l'économie américaine", a relevé Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital.
L'action erratique du marché s'est notamment reflétée dans l'évolution du titre du géant Apple qui, au lendemain de la publication de ses résultats, a signé une séance en dents de scie, perdant tout à tour plus de 3% avant de gagner plus de 2% pour finir en légère baisse (-0,16% à 405,26 dollars).
Le groupe a annoncé qu'il reverserait 100 milliards de dollars de liquidités à ses actionnaires d'ici fin 2015, et quelques investisseurs à long terme parient encore "sur la sortie d'un produit Apple qui va cartonner" vers 2014, ce qui a réduit le recul du titre, a expliqué M. Blicksilver.
Mais des prévisions décevantes sur le chiffre d'affaires et l'annonce d'un bénéfice net en recul pour la première fois en dix ans ont freiné les ardeurs des courtiers.
Dopé par un bénéfice et un chiffre d'affaires supérieurs aux attentes malgré les déboires de son 787, cloué au sol depuis mi-janvier, Boeing s'est apprécié de 3,00% à 90,83 dollars.
Plombant l'indice vedette Dow Jones, le groupe de produits de grande consommation Procter & Gamble et le premier opérateur télécoms américain AT&T, ont chuté respectivement de 6,57% à 77,12 dollars et de 5,03% à 37,04 dollars. Les prévisions trimestrielles du premier ont déçu, le second pâtissant d'un chiffre d'affaires inférieur aux attentes.
Le constructeur automobile Ford a cédé 0,22% à 13,33 dollars malgré des résultats au-dessus des attentes.
Le numéro un mondial des biotechnologies Amgen a plongé de 6,94% à 104,93 dollars, pénalisé par un chiffre d'affaires décevant.
Aidées par un regain de l'appétit du risque sur les marchés européens, qui parient sur une baisse prochaine du taux directeur de la Banque centrale européenne (BCE), les valeurs bancaires se sont bien comportées.
Bank of America s'est apprécié de 1,99% à 12,31 dollars, Citigroup de 1,42% à 47,12 dollars, JPMorgan Chase de 1,14% à 48,72 dollars et Goldman Sachs de 0,69% à 143,93 dollars. Morgan Stanley a lâché cependant 0,74% à 21,45 dollars.
Le marché obligataire a fini à l'équilibre. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a fini à 1,698% pour la troisième séance consécutive, et celui à 30 ans est resté quasi stable à 2,889% contre 2,888%.