Au lendemain d’un rebond, les investisseurs restent toutefois prudents face à la crise turque, à l'aube d'une séance riche en indicateurs anglo-saxons.
Les craintes liées à la crise monétaire turque, principal sujet d'actualité pour les marchés en ce jour férié, restent présentes. Aucune issue à la crise ne semble se profiler à l'horizon pour le moment.
La Bourse de New York s'oriente d'ailleurs une ouverture dans le rouge. Le contrat à terme sur l'indice vedette Dow Jones Industrial Average, qui donne sa tendance, perdait 0,63%. Celui de l'indice élargi SP 500 reculait de 0,54%, tandis que celui du Nasdaq, à dominante technologique, lâchait 0,72%.
Contexte
La Turquie a ainsi annoncé mercredi l'augmentation des tarifs douaniers de plusieurs produits en provenance des États-Unis, répliquant à une mesure similaire prise par Washington sur l'acier et l'aluminium.
«Le président turque Erdogan ne montre aucun signe d'apaisement et il semble qu'il soit prêt à endurer une guerre économique avec les États-Unis, ce qui devrait peser sur les marchés actions», a commenté David Madden, un analyste de CMC Markets.
La livre turque, qui a perdu cette année plus de 40% de sa valeur face au dollar et à l'euro, s'était effondrée vendredi sur fond de crise diplomatique entre Ankara et Washington.
Outre la géopolitique, les investisseurs se concentreront sur une série de statistiques (voir ci-dessous À l'agenda).
À l'étranger
La Bourse de Tokyo, qui avait ouvert sur une note positive mercredi après déjà un net rebond mardi, a fait marche arrière et fini dans le rouge, dans un climat toujours fébrile face aux frictions commerciales turco-américaines.
À l'issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a cédé 0,68% (-151,86 points) à 22.204,22 points, et l'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a reculé de 0,76% (-12,92 points) à 1.698,03 points.
Sur le volet des changes, le dollar est remonté à 111,25 yens, contre 110,28 yens mardi à la clôture de la place tokyoïte, tandis que l'euro valait 126,07 yens, contre 126,60 yens la veille.
Les investisseurs avaient renoué avec l'optimisme mardi, à Tokyo comme à Wall Street, mais la situation reste très tendue en Turquie même si la livre s'est quelque peu stabilisée.
«Même si la livre se stabilise, les investisseurs restent préoccupés d'une possible contagion de la crise à d'autres économies et monnaies émergentes», a commenté Hikaru Sato, analyste de Daiwa Securities. «La nervosité demeure sur les marchés, a-t-il ajouté.
Autre motif d'inquiétude avancé par des courtiers: selon des statistiques publiées mardi, l'économie chinoise a montré des signes d'essoufflement en juillet, avec un ralentissement surprise de la consommation et une drastique baisse de régime des investissements, sur fond de guerre commerciale avec les États-Unis.
La Bourse de Hong Kong a terminé mercredi en baisse pour la troisième journée consécutive, les investisseurs étant toujours rivés sur la crise financière turque, qui a effrayé la plupart des marchés asiatiques ces derniers jours.
L'indice Hang Seng a terminé en retrait de 1,55% (soit 429,34 points) à 27.323,59 points. En Chine continentale, l'indice composite de Shanghai a perdu 2,07% (soit 57,70 points) à 2723,26 points. Celui de Shenzhen a lui aussi perdu 2,12% (soit 32,08 points) à 1.481,82 points.
Les valeurs ont baissé dans la plupart des grandes places asiatiques mercredi, alors que la crise financière turque ne semblait pas s'apaiser.
Les investisseurs évoluaient encore mercredi dans un climat baissier, que ce soit à Tokyo, Hong Kong and Shanghai, même si la livre turque s'épargnait de son côté une nouvelle séance de chute libre.
Au moment des derniers échanges asiatiques, la livre turque cotait 6,2050 pour un dollar, alors qu'elle avait touché lundi 7,24 pour un dollar.
Les ventes de détail en Chine, baromètre de la consommation, ont enregistré un ralentissement surprise en juillet, tandis que la production industrielle gonflait moins qu'attendu, selon des chiffres officiels publiés mardi.
La publication de ces données intervient après un épisode orageux dans les relations commerciales sino-américaines.
«C'est une période très volatile. Chaque petit mouvement peut ébranler les investisseurs. La crise financière turque et la baisse des valeurs à Hong Kong ont généré un contexte défavorable pour les bourses chinoises,» a déclaré Shen Zhengyang, de Northeast Securities.
Il attend également davantage d'informations au sujet des réformes gouvernementales, «elles sont utilisées comme des slogans, mais les investisseurs manquent dorénavant de confiance,» a-t-il ajouté.
Le yuan, pénalisé depuis des mois par la guerre commerciale, a passé la barre des 6,9 pour un dollar mercredi pour la première fois depuis 15 mois.
À l'agenda
Les investisseurs découvriront une série de statistiques américaines, dont l'activité industrielle dans la région de New-York en août, la première estimation de la productivité au deuxième trimestre et les ventes au détail en juin.
Le niveau hebdomadaire des stocks de pétrole figurait également au programme.
Neptune technologies et bioressources tient une conférence téléphonique concernant ses résultats du premier trimestre.
Metro dévoile les résultats financiers du troisième trimestre pour son année financière 2018 et tient une conférence téléphonique.