Les Bourses nord-américaines hésitait à la mi-journée vendredi, les investisseurs étant partagés face à un bon indicateur manufacturier américain, également signe d'un potentiel resserrement monétaire.
À Toronto, le titre de Bombardier continuait de chuter. Après avoir reculé de plus de 10 % dans la séance d’hier, le titre de la multinationale québécoise cédait encore 5 % en milieu de journée, vendredi.
Un peu avant 13h00, l’indice phare de la Bourse canadienne tenait le coup, se maintenant tout juste en territoire positif avec un gain négligeable de 2 points.
À New York, le Dow Jones grappillait 0,03% et le Nasdaq lâchait 0,33%.
Le Dow Jones grignotait 4,04 points à 15 549,79 points et le Nasdaq, à dominante technologique, abandonnait 13,08 points à 3 906,63 points, après avoir ouvert en hausse.
L'indice élargi S&P 500, le plus regardé par les investisseurs, cédait de son côté 0,15%, soit 2,70 points, à 1 753,84 points.
La place new-yorkaise avait commencé la séance dans le vert, "mais un discours d'un dirigeant de la Fed (banque centrale américaine, ndlr) disant que la réduction des aides pourrait arriver plus tôt que prévu a encouragé des prises de bénéfices, notamment sur les titres les plus glamour du Nasdaq", fait remarquer Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.
Le Nasdaq -- qui était perturbé au niveau du courtage d'options -- renferme des actions chères prisées par les amateurs de risque et classiques "victimes" des vagues de prises de bénéfices.
Certains investisseurs ont aussi interprété l'indicateur sur l'activité des industries manufacturières aux Etats-Unis, meilleur que prévu, comme "un signe de plus" dans le sens d'un durcissement monétaire à venir, selon M. Blicksilver.
L'ISM manufacturier, indice des directeurs d'achats de ce secteur publié par l'association professionnelle ISM, a ainsi accéléré pour le cinquième mois consécutif en octobre.
Les traders, à l'affût d'indices sur l'avenir des injections massives de la Fed, allaient à cet égard tenter de décrypter également un discours du président de la Fed de Richmond, Jeffrey Lacker, même si celui-ci n'est pas un membre votant de l'institution, contrairement à James Bullard, de la Fed de St Louis, qui s'est exprimé plus tôt.
La Fed a décidé lors de son dernier comité de politique monétaire cette semaine de maintenir son programme de rachats d'actifs à hauteur de 85 milliards de dollars pour soutenir la reprise. Mais les économistes ont noté un ton plus optimiste qui pourrait annoncer une réduction des aides plus tôt que prévu par les marchés.
Ceux-ci bénéficient largement de la politique accommodante de la Fed, qui encourage les investissements plus risqués, et craignent de ce fait un durcissement dès sa prochaine réunion les 17 et 18 décembre.
Malgré ces craintes, "un indicateur favorable sur la production manufacturière en Chine", qui s'est accélérée en octobre à son rythme le plus fort depuis avril 2012, a "aidé les actions à rebondir" après leur recul de la veille, notent les économistes de Charles Schwab.
Une enquête qui nuit à Citigroup
Au niveau des valeurs, le titre du groupe pétrolier américain Chevron, qui a publié vendredi un bénéfice trimestriel en baisse et moins bon que prévu pour le troisième trimestre, s'effritait de 2,34% à 117,15 dollars.
L'assureur américain AIG, qui a pourtant annoncé jeudi après la clôture un bénéfice en hausse et meilleur que prévu, lâchait 6,68% à 48,20 dollars. Son chiffre d'affaires, en recul de 11%, a déçu le marché.
Les investisseurs s'inquiétaient aussi, selon des analystes, de la cession qui semble compromise d'ILFC, la filiale de location-ventes d'avions d'AIG, à des fonds chinois.
L'action General Motors prenait 1,49% à 37,50 dollars. Le premier constructeur automobile américain a fait état d'une hausse solide de ses ventes pour octobre, comme d'ailleurs Chrysler (groupe Fiat) et Ford (-1,29% à 16,89 dollars).
Les parts de Citigroup (-0,25% à 48,66 dollars) pliaient à la mi-journée sous l'effet d'une enquête menée aux Etats-Unis et ailleurs sur de possibles manipulations de taux de change, également menée contre la banque JPMorgan Chase (+0,96% à 52,03 dollars).
Quant à la banque Wells Fargo, qui a selon le Financial Times réglé discrètement un contentieux avec un régulateur du marché du crédit hypothécaire aux États-Unis, elle voyait son titre rester stable (+0,05% à 42,71 dollars).
Le marché obligataire évoluait en baisse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans augmentait à 2,613% contre 2,542% jeudi soir, et celui à 30 ans à 3,687% contre 3,631% la veille.