Le S&P\TSX, à Toronto, a enregistré sa pire débâcle depuis novembre, car les ressources naturelles écopent de signaux déprimants en provenance des trois plus grands marchés internationaux. L’indice vedette canadien est en recul de 4,6% depuis le début de l’année.
«Les actions avaient baissé en mai, mais c’était plus ordonné, rappelle Sylvain Ratelle, vice-président et stratège de Valeurs mobilières Banque Laurentienne. On voyait des titres qui faisaient bien et d’autres qui faisaient moins bien. Maintenant, presque tout est à la baisse.»
Une demi-heure avant la fermeture, près de 90% des actions du S&P/TSX sont à la baisse. À New York, le S&P 500 voit 97% des 500 plus importantes capitalisations boursières américaines perdre du terrain.
Le S&P/TSX se trouve 20% sous sont sommet d’après-crise d’avril 2011. Il ne se trouve plus que 2% au-dessus du rebond d’octobre 2011.
Séries de déception économiques (page suivante)
Séries de déceptions économiques
De mauvaises nouvelles sur les trois plus grands marchés sont sorties simultanément jeudi. Deux indices distincts mesurant la production manufacturière sont en recul dans la zone euro et en Chine. La branche de la Fed de Philadelphie note également une contraction de l’activité manufacturière dans sa région.
« Les problèmes ne sont pas réglés, constate M. Ratelle. On voit que les difficultés ont un effet d’entraînement. La baisse généralisée démontre que les signes inquiétants sont sérieux. On a des doutes sur la santé de l’économie.»
Au Canada, Statistique Canada fait état de ventes au détail en baisse de 0,5% en avril.
Les investisseurs anticipaient aussi une décote de plus d’une dizaine de banques par la firme de notation Moody’s. La firme a prévenu les banques qu’elle procéderait à une annonce en ce sens après la fermeture des marchés, soit après 16 heures.
Les investisseurs ont aussi continué à digérer l’intervention de la Réserve fédérale (Fed) hier. Le prolongement de l’ « opération Twist », modeste en comparaison au programme d’assouplissement quantitatif (QE1 et QE2), laisse certains spéculateurs sur leur faim. « Les investisseurs sont déçus, mais il y a des limites à ce que la Fed peut faire, note M. Ratelle. Les précédents programmes de relance étaient très coûteux et n’ont pas eu l’effet escompté. »
Un coup dur pour Toronto (page suivante)
Un coup dur pour Toronto
Les ressources naturelles sont lourdement plombées par les inquiétudes sur la solidité de l’économie. L’indice CRB des ressources naturelles s’enfonce de 2,11%.
Dans le S&P/TSX, le secteur de l’énergie perd 4,67% et celui des matériaux s’enfonce de 4,66%. Ensemble, les deux secteurs représentent près de 44% du poids de l’indice. Les dix secteurs de la Bourse de Toronto sont en baisse.
Le pétrole écope et tombe sous la barre des 80 $ US. L’or chute également avec une baisse de près de 3%. L’argent perd 5,33% à 26,88$ US. Le cuivre fond de 2,6% à 3,30$ US.
L’humeur est tout aussi maussade à Wall Street. Signe pessimiste, la banque d’affaires Goldman Sachs a conseillé à ses clients de vendre à découvert leur position dans le S&P 500. Autrement dit, la banque d’affaires invite les investisseurs à parier sur une dépréciation des marchés boursiers américains.
Le S&P 500 reste en territoire positif pour l’année 2012 avec un gain de 5,5%. Il reste 20% au-dessus de son creux d’octobre 2011.
Les cotes (page suivante)
À la fermeture, voici l’état de la situation à Toronto et New York:
— Le S&P/TSX glisse de 351 points, ou 2,99 %, à 11 408 points;
— Le S&P 500 perd 30 points, ou 2,23 %, à 1 326 points;
— Le Dow Jones se replie de 251 points, ou 1,96 %, à 12 574 points;
— Le Nasdaq efface 71 point, ou 2,44 %, à 2 859 points;
— Le baril de pétrole s’enlise de presque 3,89 %, ou 3,15 $ US, à 78,29 $ US;
— L’once d’or coule de 50 $ US, ou 3,06 %, à 1 566 $ US;
— Le dollar canadien se replie de 1 cent US, à 97,20 cents US.