Ce n'est pas le moment de baisser sa garde à l'égard des titres bancaires, au moment où le prix des maisons grimpe de 11,4 % et que les versements hypothécaires grugent le tiers des revenus des ménages. La diversité des revenus a permis aux banques de soutenir de bons résultats et de faire bonne figure en Bourse, jusqu'ici. Toutefois, la hausse de plus de 10 % des prix en août au Canada ressemble à celle observée lors des sommets immobiliers de la fin des années 1980 et de 2006 à 2008, deux périodes au cours desquelles les titres des banques avaient été malmenés, dit Martin Roberge, stratège quantitatif, de Canaccord Genuity. Son collègue Gabriel Dechaine croit que les investisseurs accordent trop d'importance aux données sur les hypothèques et sous-estiment l'effet de contagion d'une baisse du prix des maisons sur l'ensemble des prêts des banques, en raison des effets secondaires sur la construction, la rénovation, l'emploi et la consommation. Un scénario de stress aigu révèle que les bénéfices des banques chuteraient de 10 % en moyenne si leurs pertes sur prêts doublaient. «90 % des pertes additionnelles proviendraient des prêts autres que les hypothèques. Là est le véritable risque à la rentabilité des banques», dit-il.