Que faire avec les titres de Westjet, Snap et Intact? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l'auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
WestJet (WJA., 23,36$) : une occasion d’achat
L’action de Westjet, qui a perdu 12% depuis le début de l’année 2018, vient d’atterrir en territoire attrayant. Cameron Doerksen, de Financière Banque Nationale, fait passer sa recommandation de «performance de secteur» à «superformance».
Après la baisse, le titre s’échange maintenant à 4,2 fois le ratio valeur comptable sur le bénéfice avant intérêts, impôts, amortissements et revenu de location, poursuit l’analyste. Cela se compare à un multiple de 6 fois pour les transporteurs aériens américains à bas prix et de 5,3 fois pour les transporteurs aériens américains traditionnels.
Après un quatrième trimestre relativement similaire au consensus des analystes, la prévision de revenus par sièges mille offerts a, pour sa part, excédé les attentes de M. Cameron. Ce dernier anticipait une croissance de 3% au premier trimestre tandis que la société s’attend plutôt à une progression dans une fourchette d’entre 4,5% et 5,5%. « Nous croyons que la demande sous-jacente est robuste et que la tendance de prix s’améliore, écrit-il. La décision d’attirer les voyageurs haut de gamme et celle de connecter les vols dans ses aéroports plaques tournantes devraient avoir un impact sur les revenus par sièges miles offerts. »
L’analyste est optimiste pour le lancement de l’enseigne à bas prix Swoop en juin. Il pense qu’elle aidera à concurrencer les transporteurs à bas coût.
La cible est maintenue à 30$.
Snap (SNAP., 14,06$) : Pas encore convaincu
La société mère de Snapchat a agréablement surpris le marché en affichant une croissance des revenus et des utilisateurs. Michael Pachter, de Wedbush, croit que la rivale de Facebook a encore de l’espace pour croître, mais il doute que la société de Venice en Californie parvienne à saisir toutes les occasions.
Les résultats du quatrième trimestre ont agréablement surpris. À 286 M $US, les revenus, en hausse de 37%, dépassent les attentes du consensus des analystes à 253 M$US. Les coûts ont également été «bien gérés». Ça a permis d’atteindre un bénéfice d’exploitation de 94 M$US tandis que M. Pachter anticipait plutôt 36 M$US. «On commence à voir les signes que Snap prend son statut de compagnie publique sérieusement », commente l’analyste.
Il reste de l’espace pour la croissance, poursuit l’analyste. À 187 millions d’utilisateurs, la société pourrait espérer atteindre la taille d’Instagram, qui en a 500 millions, estime-t-il.
Miser sur Snap demande toutefois un acte de foi en l’engagement de la direction de contrôler les coûts. Les marges d’exploitation peuvent encore s’améliorer, mais, pour qu’elle atteigne la taille de celle de Facebook, il faudrait que les revenus augmentent de manière considérable, nuance l’analyste.
«Nous reconnaissons que Snap pourrait encore nous surprendre, mais notre recommandation « neutre » reflète notre pessimiste selon lequel le meilleur scénario ne se matérialisera pas. », conclut-il. L’analyste note que la concurrence des «Instagram Stories » est vigoureuse et qu’il ne voit pas comment Snap atteindra la rentabilité dans un avenir rapproché.
La cible est bonifiée de 9 $US à 12,50 $US.
Intact (IFC., 100,12$) : Des vents contraires
L’assureur-dommage a de belles qualités, mais celles-ci ne convainc pas Doug Young, de Desjardins Marché des capitaux, de réviser sa recommandation «vendre».
Au quatrième trimestre, le bénéfice d’exploitation s’est établi à 1,62 $ par action, sous le consensus de 1,75$. Dans les grandes lignes, l’assurance habitation a fait mieux que prévu, mais l’assurance auto et les assurances commerciales au Canada et aux États-Unis ont déçu. Il note que la société a déçu les analystes lors de quatre des huit derniers résultats trimestriels. Le dividende a toutefois été bonifié de 9% tandis que M. Young anticipait une hausse de 8%.
À moyen terme, le secteur de l’assurance habitation et automobile doit composer avec des vents contraires, explique l’analyste. L’acquisition de OneBeacon vient avec son lot de risque, selon lui. L’évaluation de 2,2 fois la valeur comptable, excluant le cumul des autres éléments du résultat étendu, est dispendieuse, estime-t-il.
Cela n’empêche pas l’analyste de faire les louanges de l’entreprise. Il estime que la direction est «forte» et qu’elle a prouvé sa capacité de bien intégrer des acquisitions par le passé. Il souligne que le titre est peu corrélé avec le marché boursier.
La cible est maintenue à 100$.