Que faire avec les titres de McDonald’s, de TransForce et de Fairfax? Voici quelques recommandations d’analystes qui pourraient influencer les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
McDonald’s (NY., MCD, 117,26 $US): perte d’appétit après le Brexit?
Jason West, de Credit Suisse, abaisse ses prévisions pour McDonald’s en raison du «Brexit» et d’un probable ralentissement des ventes aux États-Unis. L’action de la plus importante chaîne de restaurants demeure tout de même un lieu sûr en cette période d’incertitude, nuance l’analyste.
Pour le deuxième trimestre, M. West anticipe des ventes comparables en hausse de 2,3%, plutôt que sa précédente prévision de 3,5%. L’effet se fera même sentir à plus long terme, selon lui. La prévision de bénéfice par action pour l’année 2017 passe ainsi de 6,32$ à 6,23$.
Des grandes chaînes américaines de restaurants, McDonald’s est la plus présente en Europe. Près de 37% de son bénéfice avant impôts, intérêts et amortissement (BAIIA) provient de l’Europe, dont 9% du Royaume-Uni. Malgré tout, M. West anticipe que les activités européennes résisteront bien aux turbulences économiques. Son modèle d’affaires est défensif et le risque est partagé avec les établissements franchisés.
Un tour de table auprès de plusieurs franchisés de la société aux États-Unis fait croire à M. West que le deuxième trimestre a commencé sur une note morose. Le mois d’avril aurait particulièrement été décevant, mais les choses se seraient améliorées «modestement» en mai et juin. Les franchisés ont attribué ces difficultés à plusieurs facteurs allant de la frilosité des consommateurs à la météo.
L’analyste réitère sa recommandation «superformance». La cible est abaissée de 135 $US à 130 $US.
TransForce (Tor., TFI., 24,37$) : ça s’annonce décevant
Le deuxième trimestre s’annonce difficile pour TransForce, anticipe Fadi Chamoun, de BMO Marchés des capitaux.
Le ralentissement des activités dans l’Ouest canadien pèsera inévitablement sur les volumes, les prix et les marges, selon lui. Le bénéfice généré par les activités américaines devrait également régresser. L’analyste constate que d’autres transporteurs aux États-Unis ont dévoilé des prévisions de résultats nettement sous les attentes du marché. Toutefois, M. Chamoun croit que les efforts du transporteur de Saint-Laurent pour augmenter son efficacité devraient réduire la pression sur les marges.
M. Chamoun croit qu’il y a de meilleures occasions ailleurs dans l’industrie du transport, notamment du côté des entreprises ferroviaires. Il émet une recommandation « performance de secteur », mais serait prêt à la bonifier advenant une correction du titre. La cible reste inchangée à 23$.
Fairfax (Tor., FFH, 642,40$): une mauvaise payante
Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Les conséquences du «Brexit» auront un impact favorable sur des milliards de dollars d’investissements fait par Fairfax.
M. Holding note que Fairfax détient près de 16 G$ en obligations et près de 112 G$ en produits dérivés misant sur une diminution de l’inflation dans quelques pays, dont ceux de la zone euro. L’incertitude créée par la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne incitera certainement la Réserve fédérale (Fed) à patienter avant d’augmenter son taux directeur. «C’est bon pour le prix des obligations et, par le fait même, bon pour Fairfax », commente l’analyste.
Pour cette raison, Paul Holding, de CIBC Marché mondiaux, fait passer sa recommandation de «sous-performance » à «performance de secteur». Son cours cible est bonifié de 550 $ à 700 $.