La société américaine de messagerie United Parcel Service (UPS) a assuré jeudi qu'elle recherchait d'autres opportunités de croissance, y compris par acquisitions, après l'échec du rachat de son concurrent néerlandais TNT Express et des résultats 2012 décevants.
La Commission européenne, inquiète pour ses effets sur la concurrence, a interdit mercredi la fusion entre TNT et UPS. Ce dernier avait anticipé la décision en annonçant dès mi-janvier qu'il renonçait à ce projet de 6,77 milliards de dollars.
« Ce serait un euphémisme de dire que nous sommes déçus », a reconnu jeudi le PDG d'UPS, Scott Davis, lors d'une conférence avec des analystes.
Mais « nous allons de l'avant », a-t-il dit, assurant que le groupe allait « bien sûr continuer de rechercher des opportunités de croissance, à la fois organique et par des acquisitions ».
UPS a terminé l'année 2012 avec 5,4 milliards de dollars de liquidités. « Notre force financière permet d'évaluer de futurs projets, tout en continuant à investir dans notre portefeuille », a commenté M. Davis.
« Il n'y aura probablement pas de choses de la taille de TNT, mais il y aura des opportunités pour réinvestir dans l'activité », a-t-il encore indiqué.
Le groupe a notamment évoqué les marchés émergents ou l'Europe de l'Est.
En attendant, il a décidé de récompenser ses actionnaires: il va porter cette année ses rachats d'actions de 1,5 à 4 milliards de dollars.
Cette décision, anticipée après l'échec du projet de rapprochement avec TNT, n'a toutefois pas enthousiasmé Wall Street: l'action UPS perdait 1,90% à 70,69 dollars vers 15H45 GMT.
Le groupe a en effet fait état jeudi de résultats pour 2012 et de prévisions pour 2013 jugées décevantes.
Son bénéfice net a plongé l'an dernier de 79% à 807 millions de dollars, et UPS est même lourdement tombé dans le rouge au quatrième trimestre, où il a perdu 1,7 milliard de dollars (contre un bénéfice de 725 millions un an plus tôt).
Il a précisé avoir dû passer dans ses comptes trimestriels une charge de 3 milliards de dollars après impôt pour couvrir une perte de valeur de son fonds de pension maison.
Mais même ajusté des éléments exceptionnels, le bénéfice est en dessous des attentes du marché: UPS assure qu'il est « record », à 1,32 dollar par action sur le trimestre et 4,53 dollars sur l'année, mais ce sont respectivement 6 et 5 cents de moins que les prévisions moyennes des analystes.
UPS précise que le passage de l'ouragan Sandy dans la région nord-est des États-Unis a réduit ses bénéfices d'environ 5 cents par action.
Sa prévision de résultat par action pour cette année a aussi déçu: UPS dit attendre entre 4,80 et 5,06 dollars, quand le marché espérait 5,11 dollars.
M. Davis a noté que les perspectives de croissance mondiale restaient « modestes », et qu'il y avait toujours des « incertitudes » sur l'issue du débat sur les finances publiques aux États-Unis.
Seul le chiffre d'affaires est un peu meilleur que prévu: il a augmenté de 1,9% pour l'ensemble de l'année dernière, à 54,1 milliards de dollars, et de 2,9% au quatrième trimestre, à 14,6 milliards.
C'est toutefois surtout le transport de paquets aux États-Unis qui soutient l'activité (+3,6% à 32,9 milliards sur l'année). Plusieurs analystes relèvent en revanche qu'à l'international, l'activité baisse, de 1% à 12,1 milliards.
« Un très grand nombre de ressources et de gens ont été impliqués dans l'acquisition de TNT », qui aurait été « le plus gros projet dans l'histoire du groupe », s'est justifié M. Davis. « Nous avons mis beaucoup d'initiatives en attente. »