Contrairement à ce qu'affirmait au début de la semaine Mark Carney, gouverneur de la Banque du Canada, il n'y a pas de guerre de devises entre les pays, soutient le grand patron de l'OCDE.
Les politiques monétaires des Etats-Unis et du Japon, accusées de faire planer le risque d'une «guerre des monnaies», sont justifiées car elles n'ont d'autre but que de soutenir la croissance, a déclaré vendredi à Moscou le secrétaire général de l'OCDE Angel Gurria.
«Il n'y a pas de guerre des monnaies», a lancé le dirigeant de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) avant le début d'une réunion des ministres des Finances du G20 dans la capitale russe.
«Nous sommes plus éloignés aujourd'hui d'une guerre des monnaies que nous ne l'étions il y a deux ou trois ans», a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse avec le ministre russe des Finances Anton Silouanov.
La banque centrale américaine (Fed) et son homologue japonaise sont accusées de faire tourner la planche à billets pour soutenir leurs économies, avec l'effet de déprécier le dollar et le yen, ce qui défavorise les partenaires commerciaux des Etats-Unis et du Japon.
«Je ne peux pas être d'accord avec ceux qui disent qu'il y a une guerre des monnaies parce que la Fed fait de l'assouplissement monétaire pour créer de la croissance aux Etats-Unis. Je ne peux pas être d'accord avec ceux qui disent que le Japon fait autre chose que d'essayer de renouer avec la croissance», a lancé Angel Gurria.
Selon lui, ces pays ne font qu'«utiliser leurs instruments, la moindre marge de manoeuvre monétaire» ou «budgétaire».
C'est indispensable dès lors que les chiffres de la croissance sont «négatifs partout», a-t-il insisté.
«Nous avons tous intérêt à ce que le Japon se débarrasse de la déflation et retrouve la croissance», a estimé le secrétaire général de l'OCDE.
Il a ajouté que, si cette politique a pour conséquence «un affaiblissement du yen», «ce n'est pas parce qu'ils manipulent la monnaie elle-même».
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