TC Transcontinental veut reconquérir ses parts de marché aux États-Unis. Et cette stratégie passera surtout par de la croissance dans le secteur de l'emballage souple, où l'entreprise a fait son entrée l'an dernier avec l'acquisition de Capri Packaging, au Missouri.
«On est prêts à faire d'autres acquisitions dans ce secteur. Moi et l'équipe de direction passons plus de 50% de notre temps dans ces marchés-là pour faire du démarchage d'entreprises», a déclaré ce lundi midi François Olivier, président et chef de la direction de TC Transcontinental (propriétaire de Les Affaires), devant le Cercle canadien de Montréal.
À leur apogée en 2008, les ventes de TC Transcontinental aux États-Unis (exportations et ventes effectuées par des entités locales) ont totalisé 500 millions de dollars canadiens.
Or, la Grande récession au sud de la frontière (de décembre 2007 à juin 2009) a fait fondre les revenus de l'entreprise sur le marché américain - comme pour la plupart des sociétés canadiennes présentes aux États-Unis.
En 2014, les ventes de TC Transcontinental aux États-Unis s'élevaient à 266 M$, en hausse de 23,7% comparativement à 2013.
À lire également: Transcontinental à la chasse aux acquisitions
Ces revenus tiennent compte des résultats de Capri Packaging (auparavant la propriété de Schreiber Foods), qui avait des revenus de 72 M$US lors de son acquisition par TC Transcontinental, en mai 2014.
Se disant «très satisfait» de cette acquisition», François Olivier a indiqué que l'entreprise montréalaise s'apprêtait d'ailleurs à investir pour doubler la capacité de production des deux usines de Capri Packaging.
TC Transcontinental prête à investir «des centaines de millions» pour faire des acquisitions
TC Transcontinental prête à investir «des centaines de millions»pour faire des acquisitions
TC Transcontinental est aussi prête à investir «des centaines de millions de dollars» pour faire d'autres acquisitions d'usines d'emballage.
«On a un bilan très solide, chez Transcontinental. On a très peu de dettes. On peut dépenser des centaines de millions de dollars en acquisition en demeurant avec un bilan très sain», a indiqué François Olivier lors d'un point de presse après son allocution.
Selon lui, plusieurs entreprises ayant des revenus de 100 à 500 M$US pourraient être vendues aux États-Unis. TC Transcontinental n'exclut pas non plus de faire une acquisition dans le secteur de l'emballage au Canada.
«À long terme, on aimerait avoir des usines au Canada et aux États-Unis, et d'être capable de servir nos clients dans l'ensemble de l'Amérique du Nord», dit François Olivier.
Actuellement, les activités d'emballage représentent 3,5% du chiffre d'affaires total de la société (ou 75 M$), qui s'élève à 2,1 milliards de dollars canadiens.
TC Transcontinental ne s'est pas fixé une cible sur la part (en pourcentage) que les ventes du secteur emballage devraient représenter dans l'ensemble de ses revenus d'ici trois ans.
«Nous voulons qu'elles s'établissent à quelques centaines de millions de dollars», indique François Olivier, en précisant que TC Transcontinental voulait «bâtir une masse critique» le plus vite possible en Amérique du Nord.
«Si on veut accompagner les grands clients qui ont des plateformes manufacturières qui sont globales, il faut le plus rapidement possible, nous aussi, devenir une entreprise globale et multisite.»
Pourquoi il faut relancer le secteur manufacturier
Pourquoi il faut relancer le secteur manufacturier
L'allocution de François Olivier portait aussi sur l'avenir du secteur manufacturier au Québec et au Canada. Selon lui, il faut relancer le secteur manufacturier pour cinq raisons:
- il crée des emplois de qualité
- il favorise la création de valeur en région
- il crée une économie connexe (approvisionnement, services, formation, etc.)
- il stimule la recherche en R-D et l'innovation
- il contribue à maintenir une balance commerciale saine
Au début des années 2000, le secteur manufacturier représentait 23% du PIB québécois, selon l’Institut de la statistique du Québec. En 2012, il ne comptait que pour 13%.