Le réassureur suisse Swiss Re a annoncé jeudi la fin du conflit qui l'opposait à Berkshire Hathaway, holding du milliardaire américain Warren Buffett, à propos d'une transaction financière remontant à 2010 et va recevoir dans l'immédiat 610 M$ US.
Swiss Re a accepté de reprendre une partie des risques associés à un portefeuille de contrats d'assurances-vie, datant d'avant 2004 et transférés à Berkshire Hathaway en 2010.
L'accord prévoit également que la perte maximale que puisse encourir la société américaine sur les polices héritées de Swiss Re soit ramenée de 1,5 milliard de dollars initialement à 1,05 milliard de dollars, selon un communiqué.
Berkshire Hathaway avait renfloué Swiss Re en février 2009, alors que la compagnie suisse venait d'annoncer une perte attendue de 1 milliard de francs suisses pour 2008.
Puis en 2010, les deux sociétés avaient conclu un accord de rétrocession pour limiter l'exposition de Swiss Re à un portefeuille d'assurances-vie renouvelables annuellement que celui-ci avait contractées avant 2004.
Deux volets caractérisaient la transaction : un accord de coassurance et un accord de services d'assurances en excédent de pertes ("stop-loss agreement").
La société du milliardaire américain avait ensuite déploré des pertes subies dans le cadre de cet accord.
L'accord annoncé jeudi se traduira pour Swiss Re par un bénéfice suupplémentaire de quelque 100 millions de dollars au titre du premier trimestre 2013.
Swiss Re a dévoilé en novembre dernier avoir des problèmes avec Berkshire avec ce contrat de rétrocession.
Selon une porte-parole de Swiss Re, les contrats d'assurance-vie sont très aléatoires et ne se «sont pas développés comme escompté». Dans le communiqué de presse, Swiss Re indique que les affaires cédées à Berkshire Hathaway lui avaient causé des pertes de 815 millions de dollars depuis 2010.
«C'est pourquoi, a-t-elle déclaré, Swiss Re a repris une partie des affaires cédées», et a reçu en échange 610 millions de dollars de son partenaire américain.
Avec la transaction annoncée jeudi, Berkshire a limité à 1,05 milliard USD le montant maximal de pertes qu'il s'est engagé à couvrir, au lieu de 1,5 milliard précédemment.
Selon Daniel Bischof, analyste de la société Helvea, Berkshire ne risque plus que 235 millions USD de pertes.
L'accord «conclu est plutôt positif pour Swiss Re, car il met fin à une incertitude», liée à l'annonce des difficultés avec la compagnie américaine en novembre dernier, a-t-il déclaré à l'AFP.
En outre, a-t-il ajouté, l'accord se traduit par un gain supplémentaire de 100 millions de dollars de Swiss Re dans ses comptes du 1er trimestre 2013.
A la Bourse suisse, l'action Swiss Re était en légère hausse (+0,39% à 77,55 CHF à 11h15 locales), supérieure à la moyenne du marché (+0,24%) jeudi matin.
Swiss Re et Berkshire sont liés depuis plusieurs années. En férvier 2009, Berkshire a volé au secours de la compagnie suisse de réassurance, numéro 2 mondial dans son secteur, qui était en graves difficultés financières.
Berkshire a ainsi injecté 3 milliards USD dans Swiss Re, qui a remboursé les fonds en 2010.