La firme montréalaise Stella-Jones a annoncé mardi la signature d'une convention définitive en vue d'acquérir la quasi-totalité des actifs d'exploitation utilisés dans le cadre des activités menées par Arizona Pacific Wood Preserving, Nevada Wood Preserving et Pacific Wood Preserving of Oregon à leurs usines de traitement du bois en Oregon, au Nevada et en Arizona ainsi que dans leur cour à bois au Texas.
La convention définitive prévoit un prix d'achat d'environ 33M$ US, plus le fonds de roulement net du vendeur à la clôture (lequel est évalué à environ 24 M$ US).
Ces entreprises sont communément appelées The Pacific Wood Preserving Companies. Stella-Jones procédera à cette acquisition par l'entremise de ses filiales américaines en propriété exclusive.
Ces activités consistent à fabriquer des poteaux en bois traité destinés aux entreprises de services publics ainsi que des traverses de chemin de fer en bois traité et toute une gamme de produits connexes en bois d'oeuvre. Pour l'exercice clos le 31 octobre 2012, le chiffre d'affaires s'est établi à environ 52,4M$ US.
La clôture de l'opération devrait avoir lieu en novembre 2013, sous réserve de la réalisation d'une vérification diligente en matière d'environnement, de la cession de certaines autorisations et de certains permis gouvernementaux, et du respect de conditions de clôture habituelles.
Stella-Jones prévoit financer l'acquisition au moyen de facilités de crédit existantes et d'un billet payable au vendeur de 7 M$ US.
Stella-Jones est un chef de file dans la production et la commercialisation de produits en bois traité sous pression.
Le titre de la société montréalaise gagne 0,25$ à 108,94$ à l'ouverture mardi. Il a touché un sommet historique de 110,61$ récemment, après avoir bondi de 42 % depuis le début de l'année.
Une autre acquisition rentable
Une autre acquisition rentable et stratégique
La transaction est immédiatement rentable puisque Stella-Jones paie 8 fois le bénéfice d’exploitation généré par les trois usines de traitement de bois alors que ses propres actions se négocient à un multiple de 12 fois, indique Pierre Lacroix, de Valeurs mobilières Desjardins.
L’analyste estime que la transaction ajoutera 2 à 3 % au bénéfice annuel de Stella-Jones, soit 0,10 à ,15 $ par action au bénéfice prévu de 6,34 $ pour 2014, avant les synergies.
« L’action de Stella-Jones devrait bien réagir compte tenu de la feuille de route d’intégration rentable des acquisitions de la société. Cet achat complétera la croissance interne que lui procureront sa nouvelle usine de Géorgie et l’agrandissement de ses installations, en Colombie-Britannique », note aussi M. Lacroix.
L’analyste maintient son cours-cible de 100 $ et suggère encore de conserver le titre.
L'appel stratégique du Sud
L'appel stratégique du Sud
Plus confiant, Leon Aghazarian, de la Financière Banque Nationale, hausse son cours-cible de 5,6 % à 113 $ parce que à ses yeux la transaction est doublement stratégique.
"Les installations acquises rapprochent Stella-Jones de ses clients de la Côte Ouest et réduiront les coûts d'expédition des chemins de traverse. Stella-Jones obtient aussi plus de capacité de traitement à temps pour un nouveau cycle de remplacement des poteaux de téléphone ", explique l'analyste.
Brian McManus, le pdg de Stella-Jones, avait d'ailleurs fait part de ces deux objectifs, lors d'une entrevue accordée l'été dernier au journal Les Affaires. Il disait favoriser une acquisition afin de ne pas rater une seule commande.
M. McManus avait aussi révélé des ambitions pour percer l'Amérique latine.
La nouvelle usine que Stella-Jones a construit en Géorgie, le plus au sud de toute l'industrie, visait aussi à approvisionner le marché de l'Amérique latine que M. McManus évalue à 150 M$, d'ici quatre à cinq ans.
Stella-Jones fournit déjà en traverses la minière Vale pour son propre chemin de fer au Brésil. L'Argentine est aussi dans la mire de M. McManus.
Les traverses en bois d'eucalyptus local y sont de 50 % moins chères, mais elles ne durent que 20 ans. Certains exploitants voudront convertir leurs traverses d'eucalyptus aux autres essences de bois dont la durée de vie est de 50 ans et plus, avait aussi expliqué M. McManus.