Benoît La Salle, qui a fondé la minière montréalaise Semafo il y a plus de 17 ans, a annoncé mercredi qu'il cédait les rênes de l'entreprise à Benoît Desormaux, qui occupait jusqu'ici le poste de chef de l'exploitation. LesAffaires.com a demandé à M. La Salle de nous expliquer les motifs derrière sa décision.
LesAffaires.com-Pourquoi passez-vous le flambeau maintenant, tandis que vous n'avez que 57 ans ?
Benoit LaSalle-Cela n'a pas été une décision facile. Cette entreprise a été ma vie pendant 17 ans et demi, c’est moi qui l’ai fondée. Mais je ne la quitte pas vraiment. Certes, je cède la présidence mais je garde la fondation Semafo - où travaillent 25000 personnes – je reste vice-président exécutif et je vais développer notre filiale énergie.
Mon plan de relève pour la présidence était prêt depuis l’an dernier. Benoit Desormeaux est avec moi depuis plus de 15 ans. Il a commencé comme simple comptable, puis en 2004 est passé aux opérations et a fait un travail remarquable. Si on ne laisse pas grandir ceux qu’on a préparés pour la tâche, ils vont s’en aller ailleurs!
«Les marchés boursiers, comme le hockey», en page 2
LesAffaires.com - La chute boursière a-t-elle influencé votre décision?
Benoît La Salle- Le marché nous a pénalisé trop sévèrement pour nos résultats du deuxième trimestre. Cette réaction a en effet accéléré ma prise de décision. Les marchés boursiers, c’est comme au hockey : quand on a décidé qu’il vous faut un nouveau coach, vous avez beau avoir eu 14 années de grands succès, vous devez changer de coach. Mais cela va me libérer pour jouer un autre rôle.
LesAffaires.com- Quel est-il?
Benoît La Salle–Je dois être plus présent en Afrique, le contexte actuel le veut. D’abord, à titre de président de la filiale Énergie, je dirige deux projets majeurs, un hydro-électrique en Guinée et une centrale solaire au Burkina Faso.
Nous sommes en discussion pour deux autres projets énergétiques cette fois au Niger, un solaire et un hydro-électrique. Je souhaite que ces exploitations soient autonomes, non branchées au réseau, et si je réussis, ce sera une première en Afrique.
J’entends aussi renforcer mes relations gouvernementales. Nous sommes à une époque où le nationalisme minier est problématique. Les hautes directions des minières doivent accentuer leur présence sur le terrain pour bien gérer cet enjeu. La nomination du nouveau président me libérera pour ce défi.