Fermetures de magasins, réductions d’effectifs, nouvelles stratégies de marque... le détaillant montréalais Reitmans a pris plusieurs mesures au cours des derniers mois pour améliorer ses résultats, mais le contexte d’affaires lui a encore donné du fil à retordre au quatrième trimestre.
Pour la période de trois mois terminée le 1er février, la société a encaissé une perte nette de 2,57M$ ou de 0,04$ par action. C’est plus du double de la perte nette de 1,15M$ ou 0,02$ l’action enregistrée à la même période l’an dernier.
Mark Petrie, analyste de CIBC Marchés mondiaux, anticipait une perte de 0,05$ par action au quatrième trimestre.
Les ventes du trimestre ont reculé de 10,1% à 240,68M$, comparativement à 267,7M$ un an plus tôt. Le quatrième trimestre terminé le 1er février comportait toutefois une semaine de moins. Sur une base comparable, les revenus de la chaîne auraient reculé de 3,5%.
Les ventes comparables, une mesure clé pour analyser la performance des détaillants d’une année à l’autre, ont fléchi de 2,3%. M. Petrie prévoyait dans le pire des cas un recul de 2,5% des ventes comparables.
Reitmans souligne que les ventes ont été affectées par «l’environnement difficile dans le secteur du détail» au quatrième trimestre. La société a dû consentir d’importantes promotions pour attirer les clients.
La société souligne que les mesures visant à réduire les coûts à l’échelle de l’entreprise ont donné lieu à une réduction d’effectif au siège social et dans les bureaux régionaux. Ces mesures ont entraîné des indemnités de départ de 1,7M$ pour l’exercice qui vient de s’achever.
Pour l’exercice 2015, les réductions d’effectif devraient donner lieu à des économies annualisées en salaires et avantages de 6M$. La société dit poursuivre l’examen visant à accroître son efficacité et à réduire ses coûts.
Fermeture aux États-Unis
La chaîne dirigée par Jeremy Reitmans a par ailleurs annoncé son intention de fermer ses espaces-boutiques Thyme Maternité aux États-Unis en juin prochain. La performance de cette enseigne, qui a entraîné des pertes de 7,9M$ au sud de la frontière, est jugée insatisfaisante.
Smart Set est une autre enseigne qui bat de l’aile. La direction de Reitmans qualifie la performance de particulièrement décevante malgré «les efforts continus visant à repositionner et à revamper son image pour regagner l’acceptation des consommateurs».
Reitmans exploitait 878 magasins au 1er février 2014, soit 3,6% de moins qu’à pareille date l’an dernier.
Enfin des signes concrets d'un coup de barre
Enfin des signes concrets d'un coup de barre
L’action de Reitmans gagne tout de même 7 % jeudi matin à 6,37$, en réaction aux résultats annuels du détaillant.
La baisse de 2,3 % des ventes des magasins ouverts depuis plus d’un an, au quatrième trimestre, a été légèrement moins pire que le recul prévu par Mark Petrie, de CIBC Marchés mondiaux.
Ce recul est aussi moins pire que celui de 2,8 % du troisième trimestre, ce qui suggère que le repositionnement des enseignes Reitmans et Pennington’s commence à donner des résultats, indique pour sa part John Morris, analyste chez BMO Marchés des capitaux.
Et même si les rabais ont fait baisser les marges brutes, un contrôle serré des coûts a réduit les dépenses administratives de 5 %.
De plus, l’encaisse du détaillant a augmenté de 56 millions de dollars à 172 M$, entre les troisième et quatrième trimestres, explique M. Petrie, qui attend de parler aux dirigeants avant de commenter davantage.
Même s’il se dit déçu par les résultats, M. Morris a bon espoir que le détaillant trouvera d’autres économies à réaliser que les 6 millions de dollars déjà annoncées. Ces nouvelles économies se comparent à celles de 1,7 million de dollars réalisées en 2013.
La fermeture des boutiques de maternité Thyme aux États-Unis témoigne que le détaillant donne enfin un coup de barre pour redresser sa rentabilité.
M. Morris aimerait toutefois voir les stocks du détaillant diminuer, étant donné le recul des ventes, pour améliorer les marges brutes.
La valeur des stocks par pied carré a augmenté de 22 %, au quatrième trimestre, estime l’analyste.
M. Morris réduit ses prévisions de bénéfices en 0,36 à 0,25 $ par action pour 2014, mais prévoit une légère hausse à 0,29 $ par action en 2015, pour la première fois depuis 2010.
Avec Dominique Beauchamp