La croissance de la productivité du travail a été en moyenne de 1,2% par an au Québec au cours de la période de 14 années allant de 1997 à 2010. C’est un dixième de point inférieur à la moyenne du Canada, d’après Statistique Canada.
L'intensité du capital, c'est-à-dire l'investissement dans les usines, les machines et le matériel, a été le facteur le plus important de la croissance. Il a crû en moyenne de 0,8% par an au Québec (1% au Canada). Les deux autres facteurs – le capital humain (montant des investissements dans la main-d'oeuvre pour obtenir des travailleurs plus scolarisés ou plus qualifiés) et la productivité multifactorielle (terme qui désigne les hausses découlant de l'innovation technologique et des changements organisationnels au sein des entreprises) – ont, eux, progressé de 0,2% (au Canada, de respectivement 0,3% et 0%)
Des facteurs de croissance disparates
Ces 14 dernières années, l'investissement dans le capital physique a été le facteur le plus important de la croissance de la productivité du travail dans toutes les provinces canadiennes, sauf à Terre-Neuve-et-Labrador. Deux provinces de l'Ouest se sont nettement démarquées à ce sujet, soit l'Alberta (+2,6%) et la Saskatchewan (+2,7%).
Toutefois, en Alberta, la productivité du travail a crû de 0,6%, soit moins de la moitié de la moyenne nationale de 1,3%, en dépit de l'augmentation de l'intensité du capital. Cette situation s'est produite en raison du repli de la productivité multifactorielle à un taux moyen annuel de 2,2% en Alberta. Comment expliquer ce repli majeur? Par la transition vers l'extraction de ressources non classiques, comme les sables bitumineux, qui ont affiché de plus faibles niveaux de productivité que la production classique de pétrole, d’après les analystes de Statistique Canada.
Du côté de Terre-Neuve-et-Labrador, la croissance rapide de la productivité du travail, à hauteur de 3,9% en rythme annuel, a résulté de la progression de 2,9% de la productivité multifactorielle. La raison principale de ce bond? La transition vers des activités de production de pétrole dont la productivité est relativement élevée.
Quant à l'investissement dans le capital humain, qui donne lieu à une main-d'oeuvre plus scolarisée et qualifiée, il a contribué à la croissance de la productivité du travail dans toutes les provinces, sauf la Colombie-Britannique. Cette dernière a, en effet, investi trois fois moins que les autres provinces dans la formation de sa main-d’œuvre durant la période considérée…
L’insuffisance du secteur des services au Québec
De 1997 à 2010, le secteur des services a été à l'origine de la majorité de la croissance de la productivité du travail dans toutes les provinces, sauf à Terre-Neuve-et-Labrador et au Québec. L’apport de ce secteur est allé d'un sommet de 1,4% par an en moyenne au Nouveau-Brunswick à un creux de 0,6% par an au Québec.
En fait, le secteur des biens a été la principale source de productivité du travail à Terre-Neuve-et-Labrador et au Québec, en raison du secteur de l'extraction minière, pétrolière et gazière pour le premier et du secteur de la fabrication pour le second.