Le taux de chômage au Canada est à son plus bas depuis janvier 2009, alors que le pays venait de plonger dans la récession. Il a diminué de 0,2 point de pourcentage en mai, passant à 7,4 cent.
Au Québec, la baisse a été plus considérable, soit 0,5 point de pourcentage, ce qui porte le taux à 7,3 pour cent, le plus bas depuis octobre 2008.
On note également une diminution de 0,5 point de pourcentage au Nouveau-Brunswick, à 9,5 pour cent, alors que le taux s'est maintenu à 7,9 pour cent en Ontario.
L'emploi a progressé de 22 300 en mai au pays, légèrement au-dessus des estimations des analystes après la forte poussée de 58 000 postes en avril.
Cette croissance a toutefois été combinée à une diminution du nombre de personnes à la recherche de travail, 27 500 individus ayant abandonné leur recherche d'un emploi. Cette baisse a permis de réduire le taux de chômage de deux dixièmes de point de pourcentage.
Bien que tous les postes créés soient à temps plein, ils appartiennent à la catégorie des travailleurs indépendants, ce qui pourrait indiquer que plusieurs Canadiens ont décidé de créer leur propre poste en raison de leur incapacité de trouver un emploi plus traditionnel.
"Les petites entreprises sont partie intégrante de l'économie canadienne, mais la création d'emploi dans cette catégorie se retrouve dans un secteur moins dynamique de l'économie", a déclaré Derek Holt, vice-président économie chez la Banque Scotia, dans une note destinée à ses clients.
Le secteur manufacturier canadien a encaissé un dur recul du nombre de postes, forçant l'abolition de 22 500 emplois. Le secteur public a également éliminé 44 300 postes, tandis que le gouvernement commence à devoir gérer un déficit important.
M. Holt a noté que le nombre total d'heures travaillées n'avait augmenté que de 0,3 pour cent, et que les salaires étaient en hausse de 2,2 pour cent, comparativement à 2,6 pour cent en mars.
"Après avoir calculé l'effet de l'inflation, les véritables salaires ne vont nulle part et demeurent insuffisants alors que les dépensent des consommateurs et des ménages sont simplement incapables de croître au delà de la hausse des prix de l'essence et des aliments, dans un choc des commodités", a-t-il dit.
Malgré tout, les analystes affirment que toute création d'emplois suite à la forte croissance d'avril est une bonne nouvelle. Ces résultats ont démontré qu'avril n'était pas une illusion.
"Les détails de la croissance de l'emploi au cours du dernier mois ne sont pas tous roses, mais n'importe quel gain est impressionnant puisqu'il survient à la suite d'un total mensuel gonflé de 58 000 nouveaux postes lors du mois précédent, et en raison de signes démontrant que l'économie ralentit de façon notable au cours du second trimestre", a indiqué l'économiste en chef de la CIBC, Aevry Shenfeld.
Au Québec, l'emploi a grimpé de 25 000. Des augmentations sont aussi constatées en Alberta et en Saskatchewan. Parallèlement, des reculs sont observés à Terre-Neuve-et-Labrador, alors que l'emploi a peu varié dans les autres provinces.
Les hausses d'emploi au pays sont principalement signalées dans le commerce de détail et de gros ainsi que dans le secteur de l'information, de la culture et des loisirs. Il y a eu des baisses dans les services d'enseignement et dans la fabrication.
Le nombre d'employés du secteur privé et de travailleurs autonomes a augmenté en mai, alors que le nombre d'employés du secteur public a diminué.
Le travail à temps plein a enregistré une croissance de 33 000 en mai. Au cours des 12 derniers mois, il a progressé de 224 000.
Il est à noter que l'emploi a surtout augmenté chez les hommes de 25 à 54 ans, le mois dernier, tandis qu'il a peu varié dans les autres groupes démographiques.