Pétrolia vient de présenter aux investisseurs «des résultats positifs» après deux forages à l’Île d’Anticosti. Ils permettent de spéculer sur des réserves de pétrole encore plus importantes que les 32 milliards de barils que la société a l’habitude de mentionner. Et la prudence s'impose, prévient un analyste.
Avant de pouvoir faire circuler un chiffre à la hausse, Pétrolia doit toutefois faire réviser par un consultant indépendant l’estimation des ressources présentes dans le sous-sol des terrains jalonnés.
Dans son communiqué, la société d’exploration pétrolière et gazière compare les résultats des derniers forages avec ceux réalisés à son puits précédent, «Chaloupe». Ses analyses laissent penser que les deux derniers puits sondés, sont beaucoup plus épais : 91,5 mètres pour «Printeton Lake» et 57 mètres pour «Highcliff», comparés à 40 mètres pour Chaloupe.
«Les résultats révèlent des valeurs moyennes remarquables de carbone organique total de 4,0 % sur toute l'épaisseur du Macasty», mentionne le communiqué de la société.
Les nouvelles analyses laissent présager des réserves plus importantes dans la formation Macasty que le chiffre de 32 milliards de barils qui circule au sujet des réserves à l’Île d’Anticosti. «Nous engageons un consultant pour recalculer la ressource, a expliqué à LesAffaires.com André Proulx, pdg de Pétrolia. On devient de plus en plus confiants en nos chiffres.»
Un gros pari
Un gros pari
Le titre de la société d’exploration reste toutefois très spéculatif, prévient Vincent Paquet, analyste en hydrocarbures à Intact Corporation financière. «On n’a aucune idée s’il y a vraiment du pétrole, et si on peut le sortir de là, dit-il. Mais le pari d’exploration devient un peu plus intéressant.»
Selon lui, le communiqué de Pétrolia manque de données qui permettraient de se faire une idée sur la valeur du titre. «Je voudrais voir un indice de porosité», dit-il. Cette information permet de savoir quelle proportion de la roche est susceptible de contenir du pétrole. Si on compare la formation géologique à une éponge, ça revient à vouloir savoir la quantité et la grosseur des trous qu’elle renferme.
En outre, l’or noir que cherche la société devrait probablement être extrait par fracturation hydraulique, technique contestée faisant l’objet d’un quasi moratoire au Québec. Pour Vincent Paquet, il s’agit d’un risque politique important.
Il reste donc «prudemment optimiste» en ce qui a trait à l’action de Pétrolia.
Le titre est en hausse de 10 % lundi matin à la Bourse de croissance, à 1,09 $.