Rona délaisse le mode croissance et entend maintenant optimiser sa performance. Un vaste examen de la performance des actifs est lancé et bien peu de choses ne seront pas sous la loupe. «Aucune roche ne sera pas retournée», a notamment indiqué le chef de direction par intérim, Dominique Boies.
En rencontre avec quelques journalistes, monsieur Boies a indiqué que l'ensemble des opérations était sous examen. «Il n'y a pas de vaches sacrées, sauf pour ce qui est de la distribution et des marchands, qui représentent environ 35% du volume d'affaires», a-t-il précisé.
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Rona veut notamment revoir ses activités de manière à identifier les créneaux dans lesquels elle performe le mieux et détient des avantages.
Les divisions où sa performance n'est pas à la hauteur des attentes et ne détiennent aucun avantage concurrentiel seront mises en vente. Sans dire qu'il y aurait nécessairement délestage, M. Boies a notamment indiqué que la masse critique des filiales Noble Trade (produits de plomberie et chauffage en Ontario) et Don Park (ventilation et chauffage), serait examinée.
Le format des établissements sur lesquels devrait miser Rona est aussi sous la loupe. Des magasins de grande surface pourraient être vendus, mais pas nécessairement au Québec, où ils génèrent une forte rentabilité.
L'argent obtenu suite à d'éventuels délestages sera réinvesti dans les activités identifiées comme prioritaires par Rona ou distribué aux actionnaires.
Le marché des entrepreneurs en construction, chez qui Rona effectue 30% de ses ventes, a notamment été cité en exemple comme une potentielle cible de réinvestissement. Des cours à bois en régions pourraient être ajoutées pour mieux servir les entrepreneurs.
Retrouver la rentabilité historique
Dominique Boies n'a pas voulu chiffrer les retombées éventuelles de l'exercice, mais a précisé qu'il souhaitait qu'à long terme permette à l'entreprise de retrouver sa marge historique de 8% au bénéfice avant intérêts, impôt et amortissement (BAIIA).
Rona est déjà engagée dans un plan d'amélioration de sa rentabilité en Ontario, où elle est actuellement à vendre et louer de ses grandes surfaces pour se retrancher dans de plus petits formats. La carte de la proximité vise à ajouter 40 M$ au BAIIA d'ici 2014, un objectif intéressant mais trop petit dans son envergure pour satisfaire les actionnaires, a convenu le président par intérim.
En juin, Rona a annoncé qu'elle avait rejeté une offre d'acquisition de Lowe's à 14,50$. Le titre a depuis retraité sous les 10,50$ et la grogne a gagné certains actionnaires importants. Invesco demande notamment la destitution du conseil d'administration.
Monsieur Boies a précisé que le nouveau plan stratégique avait été mis de l'avant à l'initiative de l'équipe de direction et avait été approuvé par le conseil d'administration. Il a dit croire qu'un nouveau président l'adopterait dans ses grandes lignes. Lui-même est candidat à la succession de Robert Dutton.
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Avec Marie-Ève Fournier