Madeleine Paquin, présidente et chef de la direction de Logistec, de Montréal, était la conférencière du Rendez-vous financier Les Affaires, le 30 octobre à Montréal. Elle a répondu aux questions de notre journaliste Marie-Claude Morin.
Les Affaires - Vos revenus et bénéfices ont beaucoup augmenté récemment. Cette progression peut-elle durer ?
Madeleine Paquin - Nous avons eu une très bonne année en 2013, mais cette croissance est assez soutenable. Il peut y avoir des fluctuations à l'intérieur de nos services, par exemple un contrat que nous n'avons pas réussi à renouveler, mais nous essayons toujours de bâtir. Et nous sommes proactifs. Nous avons aussi beaucoup de flexibilité et de diversité, ce qui nous permet de compenser d'éventuelles pertes par des gains. Nous ne nous attendions peut-être pas à arriver aux mêmes résultats que l'an dernier, parce que c'était une assez grosse hausse, mais ça s'annonce bien. Déjà, nos résultats sont un peu plus élevés que l'an passé. Alors, je pense que nous avons juste monté la barre.
L.A. - De 65 à 70 % de vos revenus proviennent des services maritimes et de 35 à 40 % des services environnementaux. Quelle sera la proportion dans le futur ?
M.P. - Les deux secteurs ont crû ces dernières années, et chacun a un plan de développement. Si nous sommes capables de faire décoller Aqua-Pipe, ça pourrait assurer une plus forte croissance dans l'environnement. Si ce n'est pas le cas, la proportion devrait rester à 60 et 40 %. Peut-être qu'un jour ce sera 50-50... mais les deux secteurs se font un peu concurrence à l'interne, ce qui n'est pas mauvais (rires).
L.A. - Comment se développe Aqua-Pipe ?
M.P. - C'est un service prometteur [NDLR : une gaine structurale pour les conduites d'eau potable], mais dont l'implantation aux États-Unis a été beaucoup plus lente que nous ne le pensions. Le besoin est là, mais les municipalités n'ont pas d'argent. Nous augmentons notre part de marché chaque année, mais restons un petit joueur. Par contre, nous détenons la plus grande part de marché au Québec et faisons de plus en plus de projets en Ontario. Cette année, nous mettons l'accent sur la Californie, de même que sur le Mid West et la Nouvelle-Angleterre. Nous avons choisi, avec Aqua-Pipe, d'offrir nous-mêmes les services au Québec et de travailler avec des franchisés à l'extérieur. Nous pensions que ça faciliterait l'entrée dans les municipalités. Mais nous croyons que le concept de réhabilitation sans excavation n'a pas été assez vendu. Peut-être devrait-on être plus impliqués, pour nous assurer que les contrats se concluent.
L.A. - Vous avez parlé d'expansion de vos services maritimes. Comment l'entrevoyez-vous et selon quel échéancier ?
M.P. - Il n'y a pas vraiment d'échéancier. Nous travaillons avec nos clients pour trouver des solutions lorsqu'ils ont des projets, ce qui crée des occasions pour nous. La plupart du temps, nous entrons dans un nouveau port par un client ou une occasion donnée. Et nous essayons de signer des contrats à long terme.
L.A. - Vous êtes maintenant présents en Europe. Pourriez-vous y être plus actifs ?
M.P. - Nos activités en Europe sont vraiment liées aux services environnementaux. Si un client des services maritimes nous amène en Europe, nous considérerons cette option, mais comme nous avons beaucoup de trous dans notre réseau portuaire en Amérique du Nord, nous sommes vraiment axés sur son développement.
L.A. - Pouvons-nous espérer d'autres hausses du dividende ?
M.P. - Absolument (rires). Ce n'est pas uniquement moi qui décide, mais si j'amène les résultats et de bonnes liquidités, il y aura toujours une ouverture. Nous essayons d'avoir un dividende qui augmente avec la rentabilité de l'entreprise.