Metro estime que sa part de marché n'a pas diminué au Québec malgré une concurrence de plus en plus féroce, mais la situation est bien différente en Ontario, où l'épicier québécois a décidé de revoir sa stratégie.
Son président et chef de la direction, Éric La Flèche, a estimé mercredi l'impact de l'ouverture des Supercentre de Walmart ainsi que de l'arrivée des magasins Target n'était pas encore trop important.
«Nos marchands affiliés investissent dans leurs magasins pour les rénover ou les agrandir, a-t-il noté lors d'une conférence téléphonique avec des analystes. Cela nous permet notamment de conserver notre bonne position.»
Metro détient la plus grande part de marché en ce qui a trait aux supermarchés québécois, avec 33%.
Selon M. La Flèche, l'ajout de magasins Super C, l'enseigne à bas prix de l'entreprise, devrait aider l'entreprise à conserver sa position de tête dans la province.
«La bannière Super C va continuer à grandir, a dit le chef de la direction de Metro. Nous avons inauguré trois succursales cette année et nous pourrions en ajouter jusqu'à trois au cours de la prochaine année.»
Terrain hostile en Ontario
La situation est différente en Ontario, où l'épicier doit rivaliser avec la présence importante de Loblaw et Sobeys tout en tenant compte d'une expansion de Wal-Mart ainsi que de l'ouverture de magasins Target.
«Les conditions (de ce marché) sont vraiment difficiles et elles vont le demeurer en 2014», a reconnu M. La Flèche.
Metro a notamment décidé de procéder à une révision de la stratégie des 116 établissements de sa bannière à bas prix Food Basics, dans l'espoir de réussir à susciter l'intérêt des consommateurs.
L'entreprise va ainsi garantir la disponibilité de certains produits sélectionnés qui seront annoncés en circulaire ainsi que sur le Web. Un rabais de 10% pourrait être accordé aux clients en cas de rupture de stock au moment de leur visite chez Food Basics.
«Peut-être que nous aurions dû agir de la sorte plus tôt, a reconnu M. La Flèche après la conférence téléphonique. Nous voulons être plus concurrentiels et faire mieux.»
Les investisseurs ont plutôt mal reçu les résultats de Metro, faisant retraiter l'action de 3,71 $, soit 5,7% à la Bourse de Toronto, où elle a clôturé à 62 $.
La performance de l'entreprise au quatrième trimestre clos le 28 septembre a raté la cible des analystes.
L'épicier a enregistré un bénéfice net de 83,6 M$, ou 88 cents par action, lors du trimestre, qui comptait une semaine de moins qu'à l'habitude. Ce résultat, qui tient aussi compte d'une charge de restructuration de 29,4 millions $, représente un déclin de 42,4 pour cent par rapport à celui de 145,1 millions $, ou 1,46 $ par action, de l'an dernier.
Le bénéfice net des activités poursuivies ajusté s'est chiffré à 113 millions $, ou 1,19 $ l'action, soit trois cents de moins que la prévision des analystes sondés par Thomson Reuters, et 10,8 millions $ de moins qu'à la même période l'an dernier.
Le chiffre d'affaires trimestriel a reculé à 2,6 milliards $, contre 2,9 milliards $ l'an dernier, une baisse de 8,8 pour cent. Toutefois, en excluant la semaine supplémentaire du quatrième trimestre de 2012, les revenus du plus récent trimestre n'ont diminué que de 1,1 pour cent.
Le chiffre d'affaires des magasins ouverts depuis au moins un an a quant à lui diminué de 1,8 pour cent.
Pour l'ensemble de l'exercice, les profits nets de Metro ont été de 721,6 millions $, un montant qui comprend un gain de 266,4 millions $ à la suite d'une participation dans Alimentation Couche-Tard (TSX:ATD.B). Les revenus annuels ont atteint 11,4 milliards $, comparativement à 11,7 milliards $ pour l'exercice 2012.
Metro a l'intention d'investir plus de 250 millions $ dans son réseau en 2014, tout en complétant la restructuration de ses magasins en Ontario.