Contre toute attente, l’inflation a ralenti aux Etats-Unis en septembre. En effet, les ventes au détail ont repris chez nos voisins du Sud, ce qui est généralement accompagné d’une hausse des prix. Mais là, c’est l’inverse qui semble se produire. Résultat : les Etats-Unis risquent de connaître une période de déflation… à moins que la Réserve fédérale n’intervienne judicieusement.
Ainsi, les prix à la consommation aux Etats-Unis n’ont augmenté que de 0,1% en septembre, soit moins que prévu par la plupart des analystes. Et l'indice "core", qui exclut les éléments volatils que sont les prix de l'alimentation et de l'énergie, est resté inchangé par rapport au mois d’août, selon le département du Commerce. À noter que l'indice "core" a crû de seulement 0,8% sur un année, soit sa plus faible progression depuis… 1961 !
Or, une stagnation ou même une baisse prolongée des prix inciterait les consommateurs à reporter leurs achats, et les entreprises à annuler certaines dépenses ou investissements. Dans le pire des cas, les entreprises les plus en difficulté devraient se résoudre à licencier du personnel, ou tout bonnement à fermer. Du coup, la «reprise économique», déjà lente et fragile, se retrouverait compromise aux Etats-Unis par une telle déflation.
Un tel scénario peut-il vraiment se produire ? Difficle à dire, mais le plus sage est de ne pas l’écarter. C’est du moins ce que considèrent nombre d’analystes américains, qui tablent sur une prochaine intervention de la Fed.
De fait, Ben Bernanke, le président de la Fed, a laissé entendre aujourd’hui-même au cours d'un discours tenu à Boston que la banque centrale prendrait de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire, sans pour autant donner de détail à ce sujet. Les investisseurs anticipent donc globalement un nouveau cycle de rachat d'actifs, dès le mois prochain. Une telle intervention permettrait vraisemblablement d'éviter une déflation.
L’Empire State plus haut que prévu
Pour l’instant, les ventes au détail ont progressé de 0,6% - plus que prévu - en septembre aux Etats-Unis. Elles ont surtout été tirées par les secteurs de l’automobile et de l’électronique.
De plus, les nouvelles commandes et les livraisons ont augmenté plus qu’anticipé, si bien que l'indice manufacturier de la Fed de New York a été nettement plus élevé qu’attendu en octobre. Cet indice d'activité, dit "Empire State", est ressorti à 15,73 points, contre 4,14 points un mois plus tôt et 6,50 points attendus par les analystes.
«Les ventes au détail et l'indice Empire State sont solides, ce qui suggère que l'économie se reprend. Mais l'inflation reste faible, ce qui pose un gros problème», dit Hugh Johnson, directeur, investissements, de Hugh Johnson Advisors.
Avec Reuters.