À compter de ce vendredi, les Canadiens revenant au pays après un séjour aux États-Unis profitent d'une hausse de la limite des exemptions personnelles, ce qui accélérera les formalités douanières et facilitera les déplacements transfrontaliers.
Il y a cependant une exception car les exemptions personnelles ne s'appliquent toujours pas aux personnes qui s'absentent pendant moins de 24 heures.
Chaque Canadien qui se rend aux États-Unis pour une période d'entre 24 et 48 heures peut désormais rapporter des marchandises d'une valeur totale de 200 $, au lieu de 50 $ auparavant.
Pour les séjours d'entre deux et sept jours, l'exemption personnelle passe de 400 $ à 800 $, tandis que pour les séjours de plus d'une semaine, elle augmente à peine, de 750 $ à 800 $.
Ces modifications avaient été annoncées lors du dépôt du dernier budget fédéral.
Toutefois, les voyageurs qui se seront absentés pendant sept jours ou plus pourront inclure dans leur exemption les marchandises à suivre, celles-ci pouvant, par exemple, être expédiées par la poste.
Pour le ministre fédéral d'État au Tourisme, Maxime Bernier, le rehaussement était inévitable.
"Les voyageurs américains bénéficiaient, eux, d'exemptions supérieures. Nous nous sommes donc harmonisés", a précisé le ministre qui assure que le service sera du coup accéléré aux frontières.
Le fondateur du site d'achats en ligne crossbordershopping.ca, Stephen Fine, accueille favorablement ces changements mais déplore qu'aucune exemption ne soit accordée aux Canadiens qui passent moins de 24 heures aux États-Unis. En comparaison, les consommateurs américains qui visitent le Canada pour moins d'une journée ont droit à une exemption de 200 $ US.
"C'est très décevant parce que la majorité des consommateurs transfrontaliers n'y vont que pour une journée", a-t-il expliqué, avant d'ajouter que les voyages de moins de 24 heures représentent environ la moitié de tous les déplacements aux États-Unis.
Dans un rapport publié récemment, l'économiste en chef adjoint de la Banque de Montréal (BMO), Douglas Porter, prévenait que les nouvelles règles ne feront qu'empirer le sort d'entreprises canadiennes qui perdent déjà entre 5 et 10 pour cent de leur chiffre d'affaires à leurs rivales américaines.
"Même avec une évaluation conservatrice de 5 pour cent, on parle de plus de 20 milliards $, a écrit M. Porter. Si c'est exact, ça représente tout un poids pour les ventes au détail au pays, pour le marché du travail et pour les revenus du gouvernement un poids qui risque de s'alourdir."
Plusieurs chambres de commerce de partout au pays, en plus du Conseil canadien du commerce de détail, demandent au gouvernement fédéral d'adopter immédiatement des règles pour les aider à résister à l'impact du magasinage transfrontalier.
Ils ont demandé à Ottawa, vendredi, d'éliminer les tarifs douaniers imposés aux produits finis importés et qui, selon eux, sont ultimement refilés aux consommateurs.
"La décision du gouvernement d'augmenter les exemptions sur les biens achetés aux États-Unis tourne le fer dans la plaie des détaillants le long de la frontière", a déclaré par voie de communiqué, vendredi, la présidente et chef de la direction du Conseil, Diane Brisebois.
L'Agence des services frontaliers du Canada rappelle aux voyageurs que si la valeur des marchandises achetées à l'étranger dépasse le montant des exemptions personnelles, ils devront payer les droits et les taxes applicables sur la valeur totale de leurs achats.