Reprise économique fragile, dette souveraine de l’Irlande, entrevue du président de la Banque Mondiale, intervention de la Réserve fédérale américaine (Fed) : les nouvelles économiques propulsent le cours de l’or. Pour une énième fois, le métal jaune a battu son propre record en dépassant les 1 400 $US aujourd’hui.
Valeur refuge, l’or profite de la grande incertitude qui assombrit les marchés. «La dette publique irlandaise est dans un plus mauvais état qu’attendu, constate Michael Daly, analyste de PFGBest. Les investisseurs ont donc cherché un endroit sûr où investir leur capital.»
L’intervention de la Fed contribue également à l’appréciation de cette matière. L’injection de nouvelles devises dans l’économie fait perdre de la valeur au dollar américain. Depuis la déclaration de la banque centrale des États-Unis mercredi, l’or a pris 6%.
«De plus en plus considéré comme un substitut à la devise papier, l'or offre une protection contre les désordres monétaires créés par les plans de relance publics », affirme au journal français Les Echos John Hathaway, gérant du fonds Tocqueville Gold chez Tocqueville Asset Management.
L’autre intervention inusitée qui a dopé l’or est l’entrevue qu’ a donnée le président de la Banque Mondiale, Robert Zoellick, au Financial Times. Celui-ci évoquait la possibilité de redonner à l’or un rôle de stabilisateur dans le système monétaire international. Ce scénario a toutefois été jugé peu probable par plusieurs analystes.
La possibilité qu’une bulle de l’or soit en train de se créer commence à faire son chemin chez les observateurs de la scène économique. Généralement, ce scénario est écarté par les analystes qui croient que les astres s’alignent plutôt vers une appréciation soutenue.
À la fermeture des marchés aujourd’hui, l’or valait 1 409 $US, en hausse de 0,81% depuis hier.
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Avec Les Echos, le Globe and Mail, le Financial Post et le Financial Time