Vingt-six grandes entreprises américaines ont versé davantage d'argent l'an dernier à leurs chef de la direction qu'au fisc fédéral, selon une étude publiée jeudi par l'Institute for Policy Studies, un cercle de réflexion réputé plutôt à gauche.
AT&T, Boeing, Citigroup et autres groupes ont déboursé en moyenne 20,4 millions $ US pour leurs PDG en 2011 alors qu'ils ne payaient quasiment pas, voire pas du tout, de taxes fédérales sur d'importants profits, d'après les déclarations transmises aux autorités compétentes.
L'étude suggère que les abattements et crédits permettent aux sociétés de rémunérer grassement leurs dirigeants en réduisant leurs impôts, dans un pays dont le déficit devrait atteindre les 1200 milliards $ US pour l'année fiscale 2012 s'achevant le 30 septembre.
Les 26 entreprises ont généré un bénéfice net moyen de plus d'un milliard de dollars aux États-Unis, selon l'Institute for Policy Studies. L'institut critique l'absence de plafonnement aux abattements consentis sur les rémunérations liées aux performances des PDG ainsi que sur de nombreuses stock-options.
Le patron de Boeing, James McNerney fils, est ainsi épinglé pour avoir touché 18,4 millions $ US en 2011 tandis que le fisc reversait 605 millions $ US au groupe. Son homologue chez Citigroup, Vikram Pandit, aurait perçu 14,9 millions $ US alors que la banque bénéficiait de 144 millions $ US d'abattements. Huit des 26 sociétés ont reçu un chèque ou disposent d'un crédit sur leurs impôts futurs, selon l'étude, qui note aussi que ces entreprises possèdent un total de 537 filiales dans des paradis fiscaux.
Charles Bickers, porte-parole chez Boeing, a affirmé pour sa part que le groupe a versé 1,3 milliard $ US en impôts l'an dernier, alors que l'étude parle d'un crédit net.