La suggestion de Mawer Investment Management et de Jeffrey Tory, de Gestion Pembroke: Paramount Resources (Tor., POU, 40,48 $)
Famille : Clayton Riddell, président du conseil et chef de la direction, contrôle 43 % des votes. Son fils James est président depuis 2002.
Martin Ferguson apprécie la vision à long terme de la famille Riddell, qui a su aller au-devant des cycles d'investissement de son industrie. Le producteur intermédiaire de pétrole et de gaz de Calgary a l'oeil aiguisé pour acquérir des propriétés dans des zones stratégiques avant qu'elles ne deviennent populaires, explique-t-il.
La société a aussi été habile à essaimer, envoyer en Bourse ou carrément vendre des actifs pour les mettre en valeur. Paramount a notamment envoyé Trilogy Energy et Perpetual Energy en Bourse.
Paramount est actuellement dans une ambitieuse phase d'investissements pour faire croître sa production.
Sa production pourrait notamment tripler dans la région effervescente de gaz de schiste Montney en Alberta, au cours des prochaines années, prévoit M. Ferguson. Paramount construit entre autres un condensateur qui devrait être pleinement opérationnel et faire grimper ses flux de trésorerie, en 2015.
Paramount est également bien positionnée dans la région prometteuse du schiste de Duvernay, toujours en Alberta.
Ces deux régions sont bien placées pour acheminer leur production aux futurs projets de terminaux d'exportation de gaz naturel liquide, en Colombie-Britannique, au cours des 10 prochaines années.
Le grand défi de l'entreprise est de freiner la hausse des coûts d'exploration, de production et de traitement. Depuis 1992, sa valeur comptable est passée de 0,30 $ à 10,10 $ par action.
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La suggestion de Jeffrey Tory, de Gestion Pembroke: FirstService Corp. (Tor., FSV, 44,39 $)
Famille : Le président-fondateur Jay Hennick détient 49,3 % des droits de vote.
FirstService n'est pas une entreprise familiale au sens strict, puisque la société ontarienne est encore menée par l'ambitieux entrepreneur qui l'a fondée.
«FirstService a une longue feuille de route de création de valeur grâce à un rendement élevé du capital», indique M. Tory. Ses dépenses en capital représentent à peine 2 % de ses revenus.
Bâtie sur l'entreprise d'entretien de piscines que l'avocat Jay Hennick avait lancé à l'adolescence, FirstService est devenue un des plus importants courtiers immobiliers commerciaux et de complexes résidentiels, ainsi que fournisseurs de services immobiliers du monde (College Pro Painting et California Closets).
D'ici 2017, FirstService veut faire passer ses revenus de 2,3 à 3,6 milliards de dollars américains et doubler son bénéfice d'exploitation, à 362 millions de dollars américains.
La société est mieux connue pour ses franchises de courtage immobilier Colliers International, dont elle a pris le contrôle en 2010. Colliers lui procure 55 % de ses revenus et de son bénéfice d'exploitation.
FirstService a renforcé la marque Colliers depuis son achat. «Ce groupe peut gagner d'autres parts du marché commercial pendant qu'il se rétablit aux États-Unis et outre-mer», dit aussi M. Tory.
Avec des revenus récurrents provenant des services résidentiels et des redevances de franchises, FirstService est un acquéreur actif, ciblant une croissance annuelle de 5 % des revenus tirés d'acquisitions, qui s'ajoute à la croissance interne du même ordre.
Puisque Colliers a déjà bien garni son tableau de chasse, FirstService vise plutôt des achats dans la gestion de complexes résidentiels et les services immobiliers. La société s'assure que les dirigeants des entreprises acquises conservent de 15 % à 30 % de leur propriété, pour en faire des partenaires motivés.
L'an dernier, la société a aussi simplifié sa structure de capital en rachetant des actions privilégiées et des débentures convertibles, tout en instaurant un premier dividende.
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La suggestion de Stephen Takacsy, de Gestion d'actifs Lester: Andrew Peller (Tor., ADW.A, 13,26 $)
Famille : Joseph Peller détient 66,6 % des votes. Ses six fils sont les bénéficiaires de la fiducie familiale, dont John, le président.
Le producteur intégré de vins ontarien Andrew Peller est encore un secret bien gardé parmi les entreprises à contrôle familial.
Le titre s'échange à un multiple de seulement 12 à 13 fois ses bénéfices, une évaluation nettement inférieure à ce qu'obtiennent des entreprises vinicoles lors d'offres d'achat.
En 2006, Constellation Brands a payé un multiple de 19,8 fois les bénéfices ou 1,3 G$ pour la société canadienne Vincor International.
Dirigée par une troisième génération de Peller, des immigrants hongrois, la société est rentable et augmente régulièrement son dividende, comme le veut une bonne intendance familiale, explique M. Takacsy.
La société verse un dividende depuis 1979 et l'a augmenté à cinq reprises depuis 10 ans.
Sa valeur comptable a grimpé de 6,89 $, en 2008, à 9,05 $, en 2013.
«Leur réseau de magasins vaut de l'or, tout comme les terrains qu'elle possède près de Vancouver», précise M. Tacasky, qui évalue les propriétés superflues à 2 $ par action.
La société a aussi conclu 14 acquisitions depuis 1995, totalisant 113,8 M$, dont celle de Hillebrand Estates Winery, en 1992. Le seul hic : le titre se négocie peu activement. Il est difficile à acheter et à revendre. Il faut donc être un investisseur très patient, prévient M. Takacsy.
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La suggestion de Ian Cooke, de QV Investors: ATCO Group (Tor., ACO.X, 48,97 $)
Famille : La famille Southern contrôle 84 % des droits de vote. Nancy Southern, présidente depuis 2003, a succédé à son père Ronald. Ce dernier avait cofondé l'entreprise avec son père en 1947.
La société de portefeuille de Calgary est l'un des meilleurs exemples d'entreprises familiales qu'Ian Cooke ait croisés, pour son approche à long terme, la qualité de sa gestion et le respect qu'elle voue aux actionnaires.
Ses activités englobent la fabrication de roulottes de chantier et tous les services logistiques afférents, la fourniture d'électricité et le transport de gaz naturel.
ATCO possède notamment 53 % de Canadian Utilities, un important fournisseur albertain d'électricité et de gaz naturel.
«Le respect pour les actionnaires se manifeste dans toutes ses décisions, que ce soit la hausse annuelle de son dividende depuis 22 ans, l'étalement prudent de sa dette, un bon rendement de l'avoir des actionnaires et une croissance sans émission d'actions», fait valoir M. Cooke.
La baisse des taux d'intérêt a gonflé son évaluation ces dernières années, mais le titre reste attrayant, compte tenu de la nature moins risquée de sa croissance, par rapport à Enbridge et à TransCanada.
Quelque 59 % de ses revenus sont en effet réglementés ou soumis à des contrats à long terme. «Ses rendements futurs dépendront donc davantage de la performance de son exploitation», reconnaît toutefois M. Cooke.
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La suggestion de Ralph Lindenblatt, de Franklin Bissett Asset Management: Reitmans (Tor., RET.A, 5,52 $)
Famille : La famille Reitman contrôle 56,6 % des droits de vote.
Le détaillant octogénaire souffre plus que jamais de la rivalité intense que lui livrent les nombreux détaillants étrangers qui se sont installés au pays. Le recul du huard réduit aussi son pouvoir d'achat à l'étranger.
Pas étonnant que l'exploitant montréalais de 900 boutiques de vêtements pour femmes ait récemment été obligé de charcuter son dividende de 75 % pour préserver ses liquidités décroissantes.
Ralph Lindenblatt croit justement que le plongeon de 60 % de l'action de Reitmans depuis un an reflète déjà amplement toutes ces mauvaises nouvelles, conférant au titre un bon potentiel de revirement.
«Dans le passé, la société s'est adaptée à d'autres périodes de ralentissement et aux changements dans la concurrence. Elle survivra à cette période difficile», indique-t-il.
M. Lindenblatt appuie la décision de Reitmans réduire le dividende. Cela lui laisse des liquidités pour racheter ses actions à prix d'aubaine et pour envisager des acquisitions en plein creux de son industrie, ajoute le gestionnaire de portefeuille.
L'accumulation d'un bloc de 13,8 % par l'assureur Fairfax Financial intrigue aussi M. Lindenblatt, même s'il ne connaît pas les réelles intentions de Prem Watsa, l'investisseur à la tête de l'assureur, ni la façon dont la famille Reitman accueille ce nouvel actionnaire.
«Primo, le bloc de 13,8 % est significatif. Secundo, Fairfax est un investisseur patient comme nous», dit-il.
En 2009, Fairfax a rescapé le détaillant de meubles The Brick en lui prêtant 45 M$ de fonds, pour ensuite devenir un important actionnaire et orchestrer son redressement.
En 2012, son rival Leon's Furniture a offert une prime de 54 % afin de mettre la main sur The Brick, pour 700 M$.
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La suggestion de Stephen Gauthier, de Fin-XO Valeurs mobilières, et de Christian Cyr, de Fiera Capital: Industries Lassonde (Tor., LAS.A, 113,50 $)
Famille : Pierre-Paul Lassonde contrôle 92,1 % des droits de vote.
Le producteur de jus Oasis a tous les ingrédients de l'entreprise modèle que M. Gauthier recherche : une stratégie de croissance lente, mais rentable à long terme, qui donne de bons rendements du capital et qui mène ses activités dans un secteur relativement stable.
Ses revenus ont crû à un rythme annuel de 14,8 % depuis cinq ans ; ses bénéfices, de 10,4 %, et son dividende, de 14 %.
«Ce qui les intéresse, c'est de s'enrichir à long terme par la lente accumulation des profits, et non pas les résultats du prochain trimestre», évoque M. Gauthier.
L'entreprise de Rougemont, en Montérégie, est exemplaire en matière de valeur économique ajoutée, une approche que pratique Stephen Gauthier.
Cette méthode consiste à cibler des entreprises qui réalisent un rendement du capital investi supérieur à ce qu'il leur en coûte pour se financer. Lassonde affiche un rendement du capital de 12 %, le double de son coût en capital de 6 %.
Son titre a atteint la marque historique de 118,40 $ le 20 janvier, soit 53 % de plus qu'un an plus tôt. Il s'apprécie pour les bonnes raisons, assure M. Gauthier.
Malgré son importante poussée boursière, le titre est encore bon marché. Il se négocie à un multiple de 16,9 fois ses bénéfices des 12 derniers mois, par rapport à une moyenne de 14 fois depuis 10 ans.
«Pour une entreprise dans le secteur des produits de consommation courante ayant une excellente rentabilité et sa croissance, ce n'est pas une évaluation élevée», précise M. Gauthier.