Dès l’été 2015, les banques de Wall Street devront montrer patte blanche aux régulateurs quant aux ordres d’investissement qu’elles passent, conformément à la version finale de la «règle de Volker» publiée mardi.
«Greed is good» (Le fric, c’est chic). Ce qui était vrai pour Gordon Gekko, le héros du film Wall Street, ne sera qu’un lointain souvenir pour les banquiers américains.
À compter du 21 juillet 2015, date à laquelle la «règle Volcker» sera appliquée, les grandes banques seront interdites de faire du négoce avec leurs capitaux propres, selon un communiqué commun des cinq régulateurs (trois gendarmes des banques et deux régulateurs des marchés).
Les banques américaines devront prouver que les ordres sont effectués pour le compte de leurs clients ou pour couvrir un risque et non plus pour spéculer.
La règle de Volcker, une section attendue et contestée de la loi Dodd-Frank de réforme de Wall Street, visant à limiter la spéculation des banques pour éviter une répétition de la crise financière de 2008, devrait être approuvée mardi par les autorités américaines de régulation des banques et des marchés.
D’après la version finale de la règle, les banques pourront toujours être engagées dans des activités de teneurs de marché (market making) et prendre des positions pour aider l’exécution des ordres de leurs clients, mais les inventaires ne devront pas excéder «les demandes prévues des clients à court terme de manière raisonnable», a dit le régulateur américain.
Les positions de couverture surveillées
Les positions de couverture surveillées
Le régulateur a aussi mis l’emphase sur les positions qualifiées de «couverture de portefeuille», mais qui ne sont qu’un déguisement à la spéculation des banques.
«La règle interdira les soient disant «couvertures macro» (macro-hedging) qui ont causé de lourdes pertes spéculatives aux institutions dans le passé», a déclaré Martin Gruenberg, le responsable de la Federal Deposit Insurance Corp dans un communiqué.
Cette prudence survient après la perte de 6 G$ US rapportée par la banque JP Morgan à la suite des agissements d’un de ses négociateurs pour compte propre. Son négociateur, surnommé depuis la «baleine de Londres», avait pris des positions insensées sur les marchés du crédit.
La date butoir pour l’instauration des changements au sein des banques a été reculée d’une année, en juillet 2015. Le nouveau règlement compte dorénavant environ 900 pages.